Rukiye et Alpay se disent « Oui » pour le meilleur et pour le pire
La Manchette n’a pas pour habitude de publier des articles sur un quelconque mariage.
Mais, essayons de lier l’utile à l’agréable à travers un pan pédagogique de la culture turque. Les mariages turcs se font de manière générale selon les us et coutumes de la Turquie. Malheureusement, il s’agit ici de l’unique sortie pour la majorité des femmes turques qui vivent en Belgique.
Quitte à s’écarter du sujet, en cette journée contre la violence faite aux femmes, je voudrais tirer profit de cette plateforme pour mettre à l’honneur la femme et notamment celle turque.
Ainsi, pour sortir de leur carcan habituel, elles se donnent donc rendez-vous au mariage, endimanchées par leur nouvelle acquisition vestimentaire. Une séance de coiffure obligatoire et parfois même exhiber les plus beaux bijoux. Ces fameux précieux qui sont signes de richesse et de prospérité pour les anciens couples qui n’ont pas été forcés de les vendre afin d’acquérir une voiture familiale ou même de payer les frais de notaire dans le cadre de l’achat d’un bien immobilier. Mais aussi ces mêmes bijoux qui sont trop souvent l’épicentre de beaucoup de complications dans le chef des futurs mariés.
En effet, certaines familles, en mal du pays, mettent beaucoup trop d’importance aux retombées financières d’un mariage turc. N’oublions pas que les invités à un mariage turc doivent s’acquitter d’une petite dette en déposant une enveloppe en faveur du nouveau couple. Il peut y avoir jusqu’à 1000 invités dépendant de la capacité de la salle ! Faites vos calculs !
Bref, des situations assez cocasses mais tellement authentiques !
En fait, les familles turques de Belgique sont restées très fidèles à leurs traditions.
Quand on remarque les diverses dégradations qui découlent de cette course effrénée vers l’occidentalisation, on comprend que les origines d’une quelconque attache patriotique sont très généralement et malgré tout fondamentales.
Les mariages turcs sont aussi une véritable aubaine pour nos politiciens turcs qui y voient une réelle rente électorale. Une visibilité fictive qui les oblige parfois même à honorer jusqu’à 10 mariages la même soirée ! Invités ou pas, certains de nos politiciens ne dégagent pas une once de honte à se pavaner en leurrant la communauté turque sur les obligations réelles d’un homme politique.
Donc, suite à ce prélude, revenons au sujet principal qui nous occupe.
Ce soir, 25 novembre 2017, le couple Alpay et Rukiye ont dit « Oui » pour le meilleur et pour le pire. La cérémonie s’est déroulée dans la majestueuse salle « Saffier » à Kruishoutem (Flandre-Orientale).
Le mariage de type religieux prévoyait un programme musical différent de la norme. En effet, une distinction est aussi à faire entre « les mariages avec prédominance dansante » et « les mariages à concept religieux ». La deuxième catégorie ne donne quasi aucune place à la danse. Il s’agit d’un panel d’activités proposées dans la thématique religieuse.
L’intermède du derviche tourneur est le meilleur exemple. La subjugation des enfants qui assistent peut-être la première fois à ce genre de spectacle est fascinante.
Les chants religieux de type « ilahi » (anachid chez les marochains) accompagnent les différents services de plats. L’organisation Ayyildiz a d’ailleurs géré d’une main de maître la succession des mezze, 4 plats, desserts et fruits.
La soirée s’est soldée par une séance photo des invités encore présents à 00h et les mariés ont finalement embarqué dans la grosse limousine de type allemande pour les accompagner jusqu’à la nouvelle vie.
Erkan Ozdemir / La Manchette