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“La Monnaie” dévoile sa Saison 2018/19 !

Après des mois de réflexion passionnée, de planification minutieuse et de concrétisation efficace, la Monnaie est fière de vous présenter sa nouvelle saison 2018-19. Cette saison réunit tous les ingrédients d’un ‘best of’ : les metteurs en scène, chanteurs et artistes qui ont apporté couleur et relief aux années précédentes reviennent avec quelques véritables chefs-d’œuvre, ainsi que des productions qui témoignent de notre conception de la création et de la (re)découverte. Tantôt féerique, tantôt drôle, toujours interpellante, la saison reflète avant tout notre joie de pouvoir simplement jouer.

OPÉRA
« Les chefs-d’œuvre révèlent de nouvelles significations quand on leur pose de nouvelles questions », a écrit Jean Starobinsky. Cela s’applique certainement pour Die Zauberflöte, notre production qui ouvrira la prochaine saison. Après ses mises en scène de Parsifal et de Orphée et Eurydice, Romeo Castellucci, artiste complet visionnaire, nous met au défi de sonder plus en profondeur l’ultime opéra de Mozart. Il s’alliera pour l’occasion au chef d’orchestre Antonello Manacorda, qui revient à la Monnaie après son flamboyant Lucio Silla.

En mars 2019, nous présenterons la création mondiale très attendue de Frankenstein, une commande de la Monnaie au compositeur américain Mark Grey. Pour son premier opéra, Grey s’appuie sur le roman original de Mary Shelley, cette légende d’un Prométhée moderne, réflexion philosophique sur les moyens technologiques qui permettent à l’homme de disposer de la vie et de la mort. La Fura dels Baus transposera cette thématique dans la mise en scène, à l’aide de dispositifs audio et vidéo perfectionnés. Dans la fosse, nous pourrons compter sur le jeune chef libano-polonais Bassem Akiki.

Leoš Janáček a lui-même élaboré le livret de son dernier opéra, Z mrtvého domu (De la maison des morts), sur la base du roman semi-autobiographique dans lequel Fiodor Dostoïevski décrit son séjour dans un bagne en Sibérie. Le metteur en scène Krzysztof Warlikowski relèvera en novembre 2018 le défi d’égaler ses productions précédentes à la Monnaie (Médée, Macbeth, Lulu, Don Giovanni) ; la jeune chef d’orchestre lituanienne Mirga Gražinytė-Tyla donnera vie à cet univers masculin.

Deux opéras italiens réchaufferont l’hiver. Depuis sa création voilà exactement 175 ans, Don Pasquale est une des comédies les plus appréciées à l’opéra. Dans cette œuvre espiègle, Gaetano Donizetti a réussi à aller au-delà de la simple farce avec une musique au charme intemporel et des personnages dont l’humanité (et la médiocrité) sont toujours reconnaissables aujourd’hui. Voilà qui sied à merveille au metteur en scène Laurent Pelly qui, en compagnie d’Alain Altinoglu et d’une distribution de spécialistes du belcanto, clôturera joyeusement l’année 2018.
En 2018 toujours, nous célébrons le centième anniversaire de la mort d’Arrigo Boito, lui-même compositeur, mais surtout connu pour être la force littéraire à l’œuvre derrière les derniers opéras de Verdi. Il est aussi l’auteur du livret de La Gioconda d’Amilcare Ponchielli, dont nous connaissons surtout la musique de ballet « La danza delle ore ». Au metteur en scène Olivier Py de faire renaître fin janvier et début février tout le faste et les intrigues de la Venise du XVIIe siècle, et à Paolo Carignani de mener la barque dans ce grande opera all’italiana.

De Venise à Richard Wagner, il n’y a qu’un pont à franchir. Son Tristan und Isolde est probablement le plus grand monument jamais érigé à la gloire d’un amour impossible. Pour transposer en images durables le flot de monologues et de dialogues (qui remémorent, racontent et convoitent surtout l’au-delà), nous ferons appel au cinéaste Ralf Pleger et à l’univers visuel de l’artiste Alexander Polzin. Voilà qui offre à Alain Altinoglu toute latitude pour nous immerger dans cette alliance cosmique du texte et de la musique.

Nous refermerons cette saison de façon féérique, avec Le Conte du tsar Saltan. Le compositeur russe Nikolaï Rimski-Korsakov, particulièrement inspiré par la légende populaire qu’il avait trouvée chez Pouchkine, a fourni une partition richement colorée incluant notamment le célèbre « Vol du Bourdon ». Tout comme dans Le Coq d’or, Alain Altinoglu se révélera en véritable magicien à la tête de l’orchestre, et nous aurons le plaisir d’accueillir à nouveau le metteur en scène Dmitri Tcherniakov, qui avait signé un extraordinaire Trovatore.

En version de concert, deux pactes diaboliques exacerberont le dilemme entre le bien et le mal. Robert le Diable est le premier opéra français de Giacomo Meyerbeer. Nous confierons la direction musicale de cet archétype du grand opéra à Evelino Pidò. En collaboration avec le Klarafestival, nous présenterons en outre une version semi-scénique de The Rake’s Progress. Barbara Hannigan, bien connue à la Monnaie pour ses phénoménales prestations de chanteuse et d’actrice, fait à présent ses débuts à la direction d’orchestre avec le chef-d’œuvre néoclassique d’Igor Stravinsky.

CONCERT
La synergie avec les institutions fédérales que sont Bozar et le Belgian National Orchestra (BNO) se répercutera dans le cycle Beethoven qui constituera l’essentiel de notre programmation de concerts. En juin 2018, Alain Altinoglu donnera, avec la Neuvième symphonie, le coup d’envoi d’une intégrale symphonique qui se déclinera en quatre autres concerts. Chacun sera l’occasion d’un dialogue entre une création contemporaine et une des deux symphonies de Beethoven à l’affiche. Alain Altinoglu ouvrira la saison avec les Tableaux d’une exposition de Modeste Moussorgski et, après le succès de la précédente édition, donnera un nouveau concert familial. Son collègue du BNO, Hugh Wolff, prendra sous sa houlette des musiciens des deux orchestres fédéraux pour refermer élégamment la programmation avec les moments-clés du Ring de Wagner et Hartmut Haenchen dirige le grandiose Te Deum de Bruckner.

RÉCITAL
Au cours de huit soirées de récital, Mark Padmore, Anke Vondung & Werner Güra, Anna Caterina Antonacci, Silvia Tro Santafé, Véronique Gens, Anne Sofie von Otter, Magdalena Kožená et Michèle Losier présenteront un vaste panel du répertoire du lied avec des choix en étroite interaction avec notre programmation d’opéra.

DANSE
Dans notre programmation de danse, les fidèles chorégraphes de la Monnaie seront présents, avec bien sûr Anne Teresa De Keersmaeker et la première belge de son nouveau spectacle sur les Concertos brandebourgeois de Bach. Nous mettrons également en avant le répertoire de Rosas au Kaaitheater. Sidi Larbi Cherkaoui reviendra avec la reprise attendue de Sutra, et un autre chorégraphe belge, Damien Jalet, fera ses débuts à la Monnaie avec sa production japonaise, Vessel.

COMMUNITY & PARTNER PROJECTS
Le 4 octobre 1968 avait lieu à Bruxelles la première de L’Homme de la Mancha, une comédie musicale américaine dans la traduction française de Jacques Brel. Cinquante ans plus tard, la Monnaie et le KVS se mettent en selle pour faire redécouvrir à Bruxelles cette emblématique comédie musicale, dirigée par Bassem Akiki et dans une mise en scène du directeur du KVS, Michael De Cock.
Son homologue au Théâtre National, Fabrice Murgia, plonge quant à lui dans les journaux et les vers de la poétesse américaine Sylvia Plath. Sylvia, chronique à plusieurs facettes d’une vie tragique, est une coproduction avec la Monnaie.
Push est basé sur l’histoire d’un Bruxellois rescapé de l’Holocauste, Simon Gronowski, qui, grâce à sa mère qui le pousse hors d’un wagon, échappe, en 1943, au sort qui l’attendait dans les camps de concentration. Pour cette création du compositeur Howard Moody, à l’instar de nos précédents community projects, nous ferons appel tant aux professionnels qu’aux amateurs, tous âges et toutes communautés confondus.

Erkan Ozdemir / La Manchette