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Le Burundi absent au 27e Sommet de l’UA pour des raisons de sécurité

AA/ Bujumbura/ Nzosaba Jean Bosco/ Yvan Rukundo

Au lendemain du 27e Sommet des chefs d’Etat de l’Union Africaine, organisé à Kigali au Rwanda du 10 au 18 juillet, le Burundi a justifié son absence par un souci de sécurité.

Dans une conférence de presse organisée mardi à Bujumbura, le ministre burundais des Relations extérieures et de la Coopération internationale, Alain Aimé Namitwe, a déclaré que les délégués du Burundi ne se sont pas rendus au Sommet, pour deux raisons majeures.

«Pour nous, c’était d’abord un message à l’UA qui n’a pas tenu compte de notre plainte en ce qui concerne le Rwanda. La deuxième raison est que l’UA n’a pas pu garantir la sécurité de nos délégués, étant donné que le Rwanda héberge des Burundais qui ont participé a la tentative de coup d’Etat en mai 2015 », a déclaré le ministre. Alain Aime Nyamitwe a cependant affirmé que le Burundi a eu l’occasion de présenter ses rapports à l’UA.

Depuis plus d’une année, les relations entre le Burundi et le Rwanda vont en se dégradant. Bujumbura accuse Kigali d’armer des opposants qui veulent renverser le régime de Pierre Nkurunziza. Une plainte a été déposée à l’UA. Le gouvernement burundais n’a pas eu de suite. D’où le malaise persistant.

Malgré l’absence du Burundi, le 27e Sommet de l’UA s’est penché sur la crise secouant ce pays, avec notamment, la présence du Facilitateur Benjamin Mkapa qui devait présenter la feuille de route, à l’issue du dernier round du dialogue inter- burundais tenu a Aruha en Tanzanie du 12 au 14 juillet. Des décisions jugées importantes prises par le Sommet de Kigali concernant le Burundi seront bientôt rendues publiques comme l’a déclaré lundi le président tchadien Idriss Deby, lors d’un point de presse à Kigai.

Le Burundi a plongé dans une grave crise, émaillée de violences, depuis le dépôt de la candidature du président Pierre Nkurunziza en avril 2015 pour un troisième mandat qu’il a obtenu en juillet. Nkurunziza a ainsi violé la Constitution et l’accord d’Arusha qui a mis fin à la guerre civile de 1993-2006, selon l’opposition, la société civile et une partie de son propre camp.

Les violences générées  par la crise en cours ont fait depuis près de douze mois plus de 700 morts et poussé 280.180 personnes à quitter le pays, selon le dernier rapport du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR, juin 2016).