Ministre turc des Affaires européennes: « Gülen est plus dangereux que Ben Laden »
AA – Ankara – Tuncay Çakmak
Le ministre turc des Affaires Européennes, Omer Celik, a déclaré que Fethullah Gülen, chef de l’organisation terroriste FETO «est plus dangereux qu’Oussama Ben Laden».
Celik a tenu, samedi, une conférence de presse au ministère à Ankara et a commenté la tentative de coup d’Etat du 15 juillet.
«Nous avons été confrontés à une attaque terroriste contre la démocratie turque, basée sur la volonté d’instaurer une dictature militaire, alimentée par une synthèse religieuse particulièrement déformée», a-t-il d’abord affirmé.
«Cette synthèse religieuse estime avoir toute la vérité, être en droit de décider de tout et se voit au centre de la théologie», a-t-il ajouté.
«Fethullah Gülen, le chef de cette organisation terroriste FETO, est plus dangereux que Ben Laden. Parce que Ben Laden était une menace terroriste directe. Alors que cet individu (Gülen) parle toujours de dialogue et de tolérance. De plus, cette organisation n’affronte pas frontalement l’Etat, elle s’infiltre en son sein pour utiliser ses institutions contre la volonté du peuple et la démocratie», a-t-il expliqué.
Celik en a profité pour critiquer tous ceux qui continuent de développer un portrait «angélique» de Gülen.
«Il s’agit d’un individu qui n’hésite pas à donner l’ordre de tirer contre les civils innocents», a-t-il encore dit.
«Les putschistes ont essayé d’assassiner notre président de la République. Ils ont bombardé le Parlement et ont voulu tuer les députés, les ministres et notre Premier ministre», a-t-il encore rappelé.
Pour le ministre des Affaires Européennes, le coup d’Etat avait un autre objectif que le simple fait de prendre le contrôle de l’Etat.
«Il avait pour but d’intégrer la Turquie dans le chaos qui frappe la Syrie et l’Irak. Tous les pays qui appellent à la stabilité en Turquie, doivent d’abord lutter contre cette organisation et les autres groupes terroristes comme le PKK ou Daech, qui participent au chaos dans le Moyen-Orient», a-t-il estimé.
Par la suite, le ministre Celik a exprimé sa déception face au fait qu’aucun dirigeant d’un pays européen et allié ne soit venu en Turquie pour afficher son soutien au gouvernement démocratiquement élu et à la démocratie turque.
«Cela fait plus d’une semaine que les évènements sont passés. Personne n’est venu montrer sa solidarité. Je suis surpris. J’attendais des pays de l’Union Européenne, de nos amis qu’ils viennent soutenir notre Etat contre les putschistes. Demander aux parties d’éviter la violence n’est pas une manière de soutenir le pouvoir démocratique et s’opposer au coup d’Etat », a-t-il déploré.
«Malgré tout je remercie tous ceux qui nous ont fait parvenir des messages de soutien», a-t-il dit pour conclure.