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Emin Ozkara : ” l’interdiction de l’abattage rituel serait une catastrophe systémique à Bruxelles !”

Voici la question du député bruxellois Emin Ozkara qui trucide littéralement le gouvernement du Parlement Bruxellois par rapport à l’abattage rituel à Bruxelles.

En effet, après l’interdiction de l’abattage rituel (sans étourdissement), la Flandre et la Wallonie sont sujettes à une grosse grogne populaire des communautés juives et musulmanes.

En effet, les impacts religieux, sociaux et financiers se font désormais ressentir.

Voici, l’interpellation du député très actif sur ce sujet et ne laissant rien passer :

Monsieur le Ministre,

En date du 24 mai 2017, je vous questionnais au sujet de l’impact de la réglementation concernant l’abattage des animaux sans étourdissements préalable sur le secteur de la viande, les boucheries tenues par des particuliers et des grossistes en viande de la Région de Bruxelles-Capitale.

Comme vous le savez déjà, l’abattage d’animaux sans étourdissement sera interdit en région wallonne à partir de septembre 2019 et à partir de janvier 2019 en Flandre. Rien n’a encore été décidé pour la Région bruxelloise.

D’après des acteurs, des éleveurs et exploitants rencontrés la semaine dernière lors d’une table ronde organisée par le Forum Abattoir, en Flandre, l’effet d’annonce lié à cette interdiction d’abattage des bêtes sans étourdissement a déjà des répercussions négatives pour les affaires. En effet, l’abattage est déterminé non pas par le vendeur ou l’abatteur mais bien par l’acheteur.

Cette interdiction a pour lourdes conséquences, entre autres, de détourner les acheteurs des abattoirs locaux au profit d’abattoirs qui pratiquent l’abattage sans étourdissement situés à l’étranger.

En Région bruxelloise, c’est le site de l’abattoir d’Anderlecht fonctionnel depuis plus de 128 ans et doté d’une réputation qui se voit directement menacé par cette interdiction qui impacterait très fortement le bon fonctionnement de celui-ci et de l’écosystème gravitant autour de celui-ci. En effet, en 2017, environ 47% des bovins et 100% des moutons abattus dans cet abattoir (ligne ABACO), qui pour rappel est le seul abattoir fixe agréé de notre Région, l’ont été sans étourdissement. Au regard de ces chiffres impressionnant, on déduit et comprend aisément que de nombreuses entreprises travaillent avec et dépendent de la filière alimentaire de viande halal (casher) et qu’une interdiction générale de l’abattage sans étourdissement dans notre Région sans dérogation possible pour l’abattoir d’Anderlecht aura donc des conséquences économiques et sociales négatives tant pour les exploitants, la centaine de PME essentiellement du quartier et les 400 travailleurs liés à cet abattoir, les éleveurs, les grossistes en viande et les très nombreuses boucheries détaillantes bruxelloises fournissant de la viande dite « Halal et/ou Casher » à des centaines de restaurants, snack, disséminées sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale que pour la population bruxelloise (essentiellement la communauté musulmane et juive de Bruxelles) qui consomme, via un circuit-court, une grande partie de la viande en provenance de cet Abattoir.

C’est tout un pan de l’économie locale, de la consommation locale et du service aux citoyens qui est menacé par cette interdiction. C’est aussi un bassin d’emplois pour un profil de personnes peu diplômées qui risque de disparaître alors que la Région fournit d’une part, beaucoup d’énergie et de financement pour résorber le taux de chômage des personnes correspondant à ce profil et d’autre part, de nombreuses subventions régionales pour dynamiser et développer durablement les quartiers aux alentours du site de l’abattoir. Interdire d’une manière générale l’abattage sans étourdissement en Région de Bruxelles-Capitale et ne pas accorder à cet abattoir le maintien de l’autorisation d’abattre sans étourdissement à titre dérogatoire à destination des personnes de confession juive et musulmane aura donc et sans conteste des conséquences économiques négatives pour l’abattoir d’Anderlecht, les entreprises et travailleurs du secteur de la viande, la population et la Région bruxelloise, et cela à court, moyen et long terme.

Erkan Ozdemir / La Manchette