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Calais : Une manifestation anti-migrants pour demander le démantèlement de la Jungle

Une manifestation anti-migrants est organisée ce lundi matin à Calais (Pas-de-Calais), dans le nord de la France, pour appeler le gouvernement français à démanteler la « Jungle », le plus grand camp de migrants de France, situé à quelques kilomètres de la ville reliant l’Hexagone au Royaume-Uni.

Plusieurs transporteurs et commerçant locaux sont partis à l’aube des villes d’Outreau et de Loon-Plage pour se retrouver sur l’autoroute A16 dans la direction du port de ferry de Calais afin d’exiger la sécurisation de la ville et d’exprimer le « ras-le-bol » des locaux.

Près de 80 camions mobilisés dans le cadre de la manifestation ont organisé une opération escargot sur l’A16, roulant à 20 km/h, a fait savoir la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) du Pas-de-Calais.

Les commerçants locaux, estimés à 500, ont formé, eux, une chaîne humaine à 09h00 (locale), près du Stade de l’épopée, qui se trouve à 5 kilomètres du centre d’accueil de migrants de Jules Ferry, selon les organisateurs du « Grand Rassemblement du Calaisis ».

Le convoi des camions, qui récupèrent les commerçant locaux formant la chaîne humaine, devraient s’arrêter près de la sortie menant vers le Tunnel sous la Manche, dans l’objectif de bloquer l’autoroute A16. Les véhicules des agriculteurs et les tracteurs devraient également joindre le cortège sur la rocade portuaire.

La Société des autoroutes du nord et de l’est de la France a appelé les conducteurs, ce matin, sur son compte Twitter, à éviter cette autoroute alors que la Préfecture de Pas-de-Calais conseille « d’éviter les déplacements non nécessaires vers le Calaisis ».

Les manifestants pourraient être particulièrement violents envers les migrants, selon la police qui recommande à ces derniers à ne pas sortir sur l’autoroute tout au long de la journée. « La police est arrivée à la Jungle dimanche soir pour nous demander de ne pas quitter nos tentes », affirme Abdel, migrant afghan, 27 ans, joint par Anadolu.

La manifestation de ce matin a reçu le soutien de Natacha Bouchart, maire de Calais (Les Républicains), qui a estimé lundi sur Europe 1, que sa ville « a fait sa part d’humanité », soutenant qu’elle « n’a aucune leçon à recevoir de personne » sur le sujet. La maire avait notamment demandé vendredi dernier, lors d’une rencontre avec le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, que le gouvernement procède au démantèlement immédiat de la Jungle.

Marine Le Pen, présidente du Front national (FN, extrême droite), a également exprimé son soutien aux routiers et commerçants manifestant ce matin sur la rocade portuaire. « Tout mon soutien aux commerçants, acteurs économiques de Calais qui expriment ce jour leur exaspération face au scandale de la Jungle », a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

Cazeneuve, qui a lui aussi fait part de sa volonté de voir la Jungle démantelée « le plus rapidement possible » vendredi dernier, appelle toutefois à y procéder en « avançant avec méthode ».

« C’est en faisant preuve de persévérance, de méthode que nous dégagerons une solution efficace… et ce jusqu’à la fermeture définitive du campement, que je souhaite la plus rapide possible », a noté le ministre, vendredi dernier, suite à sa rencontre avec Bouchart. AA