La moutonnerie de la fête du sacrifice 2016 à Bruxelles ; Commémoration fiasco !
D’aucuns savent que ce lundi 12 septembre 2016 était la plus grande fête du monde musulman.
La « fête du sacrifice » (Kurban Bayrami ou l’Aïd el Kebir) célèbre un épisode relaté dans le Coran. Selon le texte religieux, Dieu (exalté soit-il) demanda au prophète Ibrahim (ou Abraham) de sacrifier son fils, le prophète Ismaïl, pour éprouver sa foi.
Alors que le prophète Ibrahim s’apprêtait à immoler (lire sacrifier) l’enfant à l’aide d’un couteau, l’ange Gabriel (ou Cebraïl) arrêta son geste et remplaça le corps de l’enfant par un mouton. Cet événement est commémoré par les musulmans sous la forme d’un sacrifice animal.
Malgré l’aspect remémorant cet acte héroïque d’un père en détresse qui fait preuve d’une foi imperturbable, je me retrouve à écrire ces lignes avec un arrière-gout amer de désespoir et de rancœur.
J’ai vécu une séance calamiteuse devant les bains de Schaerbeek à la rue de Jérusalem.
En effet, il y avait là un agglutinement de gens dans la joie inespérée de réceptionner leur mouton. Après avoir discuté longuement avec les personnes présentes, j’apprends qu’un manque d’organisation et de communication constituaient les maîtres mots faisant régner une ambiance générale de morosité.
Et cette soirée du 13 septembre prendra vite des allures de désemparement, encore une fois !
La société ITC, responsable des abattages, avait été désignée via une procédure d’appel d’offre par la Région de Bruxelles. Elle devait déjà répondre présente le lundi 12 septembre à partir de 14h.
Les musulmans présents avaient évidemment pris la précaution de prendre congé auprès de leur employeur et sont restés parfois plus de 10 heures sous un soleil de plomb.
Le camion de livraison n’est jamais arrivé ! Pourtant 114 familles schaerbeekoises attendaient leur dû. Un dû qu’ils ont payé ! Ce mardi, j’ai vu des familles avec enfants déchanter une deuxième fois.
Le camion est arrivé, oui mais son contenu n’était pas à la hauteur des attentes. 18 carcasses de moutons sont suspendues dans la remorque frigorifiée.
Pour la deuxième, apparentée à un envoi d’ascenseur émotionnel, ces victimes musulmanes (des deux Woluwé, de Schaerbeek, et d’Auderghem) qui ont fait le déplacement pour la troisième se sont retrouvées face à un dilemme énorme ; Laisser repartir le camion avec son contenu dérisoire dans un élan de solidarité avec le reste du groupe ou laisser profiter une partie du groupe.
Je suis outré par cette ingérence de la Région qui chipe la vedette aux autorités communales dans le but dépassé de l’amour de l’animal ou par intérêt financier.
L’heure est grave et elle n’est plus à chercher absolument un bouc émissaire sur qui les politiques vont s’adonner à cœur joie.
Durant cette expédition, je n’ai vu aucun politique d’origine turque ni marocaine. Pourtant, ils promettent monts et merveilles et prônent une objectivité sans reproche en faveur de la communauté musulmane qu’ils doivent représenter.
A quand un lobby turc fort ? Ou peut-être un lobby musulman fort à Bruxelles et a fortiori en Belgique ? Pourquoi ne pas exiger l’intervention d’une plateforme citoyenne lors de la prise de décision de cette envergure ?
Merci à la Région d’avoir gâché cette fête et de briser le mythe du prophète Ibrahim !
Erkan Ozdemir