Pour une meilleure utilisation des données dans la politique de migration
Le Vice-Premier Ministre et Ministre de la Coopération au Développement Alexander De Croo a organisé à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, une réunion sur une meilleure utilisation des données dans la politique de migration internationale. La réunion a été organisée conjointement avec le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, et l’Organisation internationale pour la Migration (OIM). Dans son discours d’ouverture, le ministre De Croo a tenu un plaidoyer énergique en faveur d’une meilleure utilisation des données numériques pour dresser la carte des différents aspects de la migration. Par la même occasion, il a formulé une mise en garde quant à une utilisation abusive des données, et il a plaidé pour des normes éthiques claires.
Pendant la réunion, William Swing (Directeur général de l’Organisation internationale pour la Migration), le prof. Sanjeev Khagram (coordinateur du Global Partnership for Sustainable Development Data) et le dr. Lindsay Stark (professeur Forced Migration and Health à l’université Columbia) ont également pris la parole. Ils ont entamé la discussion sur les possibilités et les limitations des données pour améliorer la politique de migration nationale, régionale et mondiale.
L’énorme potentiel des données
Alexander De Croo: «Les données du trafic téléphonique ou des médias sociaux, par exemple, ont une valeur inestimable dans le développement d’une politique efficace relative à la migration. Grâce à la révolution numérique, la politique ne doit plus longtemps être basée sur des informations vieilles de quelques années, mais l’on peut tenir compte de données en temps réel.»
L’utilisation de données numériques contribue à fournir une meilleure vision des causes complexes de la migration et des différents profils des migrants, une meilleure compréhension des conséquences positives et des défis pour les migrants, leurs familles et les pays d’origine et de destination, et permet de dresser la carte des besoins et de la situation des droits humains des migrants. Ces informations peuvent être utilisées pour gérer les flux migratoires et favoriser l’intégration sociale.
Normes éthiques
Alexander De Croo a signalé que les informations sur les différents aspects de la migration sont encore trop souvent incomplètes, et que l’échange entre les acteurs pertinents est imparfait. Il plaide pour des partenariats forts entre les autorités, le secteur privé et la société civile pour la collecte, l’échange et l’analyse des données disponibles.
Le ministre De Croo a en outre prévenu qu’outre des possibilités inédites, l’utilisation de données créait aussi de nouvelles responsabilités. C’est pourquoi il convient d’appliquer des normes éthiques strictes pour le traitement et l’utilisation de ces informations.
La Belgique joue un rôle de pionnier
Une utilisation poussée de la technologie numérique constitue un point d’attention important de la politique belge de développement et du ministre De Croo, qui est également responsable de l’Agenda numérique. En raison de ce rôle de pionnier, notre pays a été invité cette semaine à New York pour devenir membre du Global Partnership for Sustainable Development Data, une alliance d’États, du secteur privé et d’ONG qui misent sur une meilleure accessibilité, une meilleure qualité et une meilleure analyse des données afin d’améliorer ainsi la politique de développement internationale.