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CCIB : « une occasion manquée de plus de reconnaître le droit de toutes les femmes »

Bruxelles, le 19 novembre 2019 – le Collectif Contre l’Islamophobie en Belgique (CCIB) a exhorté les conseiller.e.s communaux de la Ville de Bruxelles à se mobiliser tou.te.s ensemble pour la promotion des droits fondamentaux sur le territoire communal. Ceci à l’occasion du vote d’une motion contre le racisme et les discriminations ce lundi 18 novembre 2019 au Conseil Communal.

De manière étonnante et dans un certain malaise lors des débats, la majorité pourtant progressiste (PS – Ecolo/Groen – DéFI) a décidé de maintenir des discriminations structurelles et institutionnelles envers les femmes musulmanes portant un foulard dans l’accès à l’enseignement, l’emploi et les services.

Malaise provoqué par un amendement du PTB-PVDA visant à intégrer un public fragilisé et victime de discriminations multiples, à savoir les femmes musulmanes en foulard. Cet amendement a été refusé massivement par les élu.e.s présent.e.s, hormis par l’ensemble des élu.e.s du PTB, des élu.e.s « indépendants » et de quelques abstentions.

Le plan d’action contre le racisme et les discriminations sera finalement adopté dans sa version tronquée et incohérente. Un manque de courage politique et de cohérence flagrant qui va à l’encontre de l’universalité des libertés publiques.

Tous les indicateurs « racisme et discriminations » sont rouge vif. Dans ce contexte, un moment historique s’est présenté à la Ville de Bruxelles pour changer la tendance. Comment se réjouir d’un plan d’action contre le racisme et les discriminations qui perpétue l’exclusion de femmes majeures pans entiers de la vie active : étudiantes empêchées de suivre des cours de Promotion Sociale ou de suivre des cours d’éloquence à l’Académie des beaux-Arts, de professeures de religions sommées de se déshabiller de leur foulard de manière humiliante à l’entrée des écoles communales, d’étudiantes aux jupes trop longues stigmatisées, de mamans interdites de sorties scolaires, d’emplois publics inaccessibles dans les administrations qui dépendent de la Ville.

Ces réalités de vie de citoyennes qui se tournent vers le CCIB pour avoir de l’écoute et de l’aide n’a pas été prise en compte par les élu.e.s qui ont voté contre l’amendement visant à reconnaitre ces faits discriminatoires.

La Ville de Bruxelles se targue d’être la deuxième ville la plus cosmopolite du monde, mais elle reste une des premières à exclure certaines citoyennes, en toute impunité. Gand a montré la voie à l’instar des grandes villes du monde, comme Barcelone ou Amsterdam. Ce déni de voir la réalité des violences envers les femmes musulmanes en foulard ne résoudra rien et ne fera qu’accentuer les mécanismes de rejet. Ce « deux poids, deux mesures » doit absolument cesser et toutes les forces progressistes de notre pays doivent se mobiliser pour apporter des solutions pour plus d’égalité et de liberté.

Le Bourgmestre Philippe Close parle de la nécessité d’un débat apaisé, mais ce débat dure depuis 50 ans et chaque fois sans les premières concernées. Le CCIB est prêt non seulement à informer les élu.e.s sur la réalité des discriminations et du racisme, mais aussi d’ apporter des solutions constructives et porteuses pour les premières concernées. Basées sur la co-construction, ces solutions ont été testées dans une série de situations et ont déjà montré leur efficacité dans la construction d’un vivre et faire ensemble apaisé.

En attendant ce débat, Le CCIB continuera à attribuer le label #MuslimWomenBan à la Ville de Bruxelles. Tant que les droits fondamentaux ne sont pas d’application pour chacune, ils ne pourront être brandi comme étant ce qui fait la fierté de la Ville.