Drapeau du YPG à l’ULB : lettre ouverte au recteur par des étudiants belgo-turcs
Un bâtiment de l’ULB aurait arboré un drapeau à l’effigie de YPG ce mercredi 04/03/2020.
YPG est connu, en Turquie, comme étant un groupe terroriste qui est une ramification syrienne du PKK, déjà reconnu comme terroriste par plusieurs instances mondiales.
Sur les réseaux sociaux, des images d’un groupe de « jeunes » qui s’affichent avec ce drapeau sont diffusées.
Jusque-là, rien d’impressionnant en Belgique où ce genre d’actes se fait monnaie courante sous couverture de liberté d’expression.
Le problème est que la façade sur laquelle ce drapeau est hissé appartiendrait à un des campus de l’Université Libre de Bruxelles. Les protagonistes de cet acte ont aussi allumé des feux de Bengale en guise de soutien au groupe terroriste YPG.
Il ne ferait aucun doute que l’actualité militaire aux frontières turco-syriennes devrait être en lien avec cette mascarade.
La question qui se pose dès lors est de savoir si l’ULB a donné accord à cette manifestation ou s’agit-il d’un cas isolé lié à un cercle quelconque ?
Dans tous les cas, une étudiante belgo-turque de l’ULB prend l’initiative d’envoyer un courrier contestataire au recteur de l’institution.
En effet, elle exige un éclaircissement sur cette manifestation dangereuse (avec objets pyrotechniques) et de connaître les motivations de ces personnes.
A l’heure de ces lignes et après contact avec l’ULB, celle-ci assure ne pas être au courant de cet acte.
Nous sommes donc toujours dans l’attente d’éléments de réponse de l’université suite à une enquête interne en cours.
Voici, le communiqué faisant suite au courrier envoyé :
« Cher Monsieur le Recteur,
Nous vous envoyons cette lettre car nous avons été déçus par un événement qui a eu lieu dans notre établissement en tant qu’étudiants belgo-turcs de l’ULB. En Belgique, la Constitution fait référence au droit à la liberté d’expression dans ses articles 19 et 25 (pour la presse). L’article 19 énonce que « la liberté des cultes, celle de leur exercice public, ainsi que la liberté de manifester ses opinions en toute matière, sont garanties » mais la limitation légale à l’exercice de cette liberté est immédiatement introduite dans le même article: « sauf la répression des délits commis à l’occasion de l’usage de ces libertés ». On ne peut donc, au nom de l’exercice de sa liberté d’expression, contrevenir à la loi. L’insulte, la diffamation, l’APOLOGIE du terrorisme etc. restent des actes illégaux, et nul ne peut se prévaloir de la liberté d’expression pour contrevenir à la loi.
Les belgo-turcs et les belgo-kurdes vivent depuis plus de 50 ans en harmonie dans ce beau pays, la Belgique. Autoriser ce genre d’événements met en péril cette institution et pourrait mettre en danger le vivre ensemble de ces deux populations.
Je vous prie de croire à l’assurance de ma considération distinguée. »
Erkan Ozdemir / La Manchette