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COVID19 : Les « Colis du Cœur », la success-story de solidarité des jeunes de Bruxelles !

Hamza Ht, Bilal El Fa, Mohamed Bfr, Zaccaria Moudden, Achkar Mohamed El Ninio, ces fameux lanceurs d’alerte ! Pas n’importe quelle alerte, on parle bien ici d’une action honorable.

Ces jeunes du quartier « Anneessens » font aussi partie de ce qu’on appelle ces derniers temps, les personnes de première ligne !

La ligne qui sépare les plus démunis des autres. Cette période de confinement aura sonné, sans aucun doute, le glas d’une économie déjà trop vacillante. Déjà pressés comme des citrons avant ce satané épisode pandémique, les citoyens n’ont, malheureusement, eu aucune échappatoire financière.

Certaines familles se sont retrouvées sur le carreau. D’aucuns diront, à juste titre, que les certains politiciens ont tellement brillé par leur inaction ou leur incompétence qu’une fois encore, la solidarité était de mise.

Annessens25, une asbl de foot à l’arrêt pour l’instant, s’est activée dans un style complétement différent de son habitude. Hamza, Bilal, Zac, Mohamed ont lancé l’hameçon.

« On peut plus rester à la maison à regarder la TV quand il y a autant de détresse dehors »

Les colis alimentaires, ce concept vieux comme le monde, sont confectionnés sur base d’une cagnotte privée. Le concept a tout de suite pris une ampleur effervescente. La plénitude autours de cette solidarité citoyenne est sans précédent.

Le système est simple ; une collecte de denrées alimentaires non-périssables à travers des appels sur les réseaux sociaux, est la base de tout. Ensuite, l’engrenage est rodé comme une montre suisse. L’élan de solidarité s’active et les dons de denrées constituent les éléments d’un coli confectionné dans un local. La deuxième phase prend toute son importance à partir de ce moment. Les familles en détresse font appels, toujours via les réseaux sociaux, en signalant leur besoin à un coli.

Les livreurs se mettent en route et les familles dans la précarité sont livrées à domicile. Aucun filtre ne sera fait sur base d’une quelconque situation économique. Fatalement, un attrait à la conscience des demandeurs par rapport à une requête incongrue est aussi nécessaire.

Le pas est très vite emboité. Molenbeek enregistre déjà deux points de collecte à travers leurs relais politiques comme Jamel Azaoum et Yassine Akki. Entourés de jeunes dynamique, les édiles ont endossé la lourde besogne d’être dans la continuité de cet élan.

Le phénomène devient viral et rien ne l’arrête. Ismail Luahabi, cet élu avec sa casquette de citoyen du quartier Nord, veut préserver cette chaîne solidaire en prolongeant l’effet à Saint-Josse et Schaerbeek.

Des milliers de familles dans Bruxelles ont pu bénéficier des colis de solidarité, très vite renommés les « Colis du Cœur ».

« Pendant cette période de confinement, il y a clairement un besoin criant dans le sens de cette action. Cette initiative citoyenne a pris des allures virales. Le mois du Ramadan, réputé être celui du partage, contribue, par la force des choses, à l’apport de dons. Ce projet, c’est Vous, il n’y a pas de place au Nous » lance Ismail Luahabi, fier de sa contribution pour les communes de 1210 et 1030.

Il serait aussi indécent de ne pas parler du fameux Anas Ticot. Comment dire ?

Anas, c’est comme une pile en recharge constante. C’est celui qui peut faire des centaines de kilomètres journaliers pour venir en aide à des familles précaires. Il ne laissera jamais personne sur le carreau.

En fait, on peut le qualifier de chef d’orchestre dans ce projet citoyen. A longueur de journée, il sillonne les points de collecte de Bruxelles et fais des appels à travers sa « web series ». Evidemment, en véritable colonne vertébrale de cette entreprise, il est très vite reconnaissable par son interjection désormais connue de tous : Jdiiiiid !

« Nous comptons encore livrer les familles jusqu’au déconfinement. Comme déjà étudié lors du processus de départ, l’objectif sera de livrer environs 1.300 familles avant la fin du mois d’avril Et, nous ferons en sorte de remplir ce contrat ! » termine l’interview Ismail Luahabi, initiateur du projet tennoodois.

Erkan Ozdemir / La Manchette