Origines du problème syrien
Ces derniers temps, j’ai assisté à une conférence dont le dessein était d’expliciter les origines du conflit syrien. C’est d’ailleurs, une primeur pour moi de traiter de ce genre de sujet malgré la ligne éditoriale que l’on m’a assignée et qui n’est autre que de relater des informations importantes ou phares de l’actualité économique en Belgique.
Certes, je m’essaie et c’est en essayant que l’on apprend.
Lors de la conférence en question, un professeur d’université belge devait donner son analyse sous un pédigréepolitologue du monde arabe.
Était présente, en outre, une personnalité politique belge qui, elle par contre, devait se restreindre aux solutions apportées par le Parlement Européen sous le signe duquel elle était la représentante.
Une vidéo de 5 minutes esquisse les gros traits du conflit de manière très pédagogique et apporte un fil d’Ariane qui sera la main courante tout au long de l’exposé.
De manière générale et sans trop rentrer dans les détails, le conflit Syrien a une source très complexe et se décompose en une série de guerres (6 au total) se jouant simultanément.
D’une part, sous un angle national, il y a 3 coalitions (rebelles anti-Assad ; rebelles islamisteset les rebelles kurdes) pour lutter contre DAESH (Ad-dawla al ismaliyya fi-l-iraq wa-s-sam).
D’autre part, sous un angle régional, il y a les intérêts des pays limitrophes qui pour des raisons géostratégiques s’immiscent dans cette guerre.
Et enfin, les intérêts internationaux qui orchestrent le tout et qui donne la tendance en protégeant de manière dezoomée les alliés pour lesquels ils investissent en argent et en ressources militaires.
La photo ci-dessous est très explicite donc je ne m’attarderai pas sur des considérations chiites-sunnites qui se déchirent depuis toujours.
Par contre, ce que je voudrais mettre en évidence dans cet écrit, c’est la source historique.
Effectivement, le professeur en question est remonté sur une ligne du temps allant jusqu’à 50 ans en arrière. Il ne serait pas réaliste de bypasser l’Iran de Khomeiny en invoquant ce conflit. Sans oublier les guerres par intérêt que les USA ont menées dans le Moyen-Orient pour des raisons qui tournaient presque toujours autour de l’or noir.
Mais ce que à quoi je voulais en arriver, et que pour ma part, il fallait remonter plus loin dans l’histoire et avoir non pas une vision cinquantenaire mais centenaire pour justifier les déboires d’aujourd’hui.
Quitte à ma répéter déjà, ces conflits dits religieux remontent à l’époque du démembrement de l’empire ottoman.
En 1916, les accords secrets de Sykes-Picot marquent le glas de nos jours et sont la source de toutes guerres fratricides. Des accords passés, il y a cent ans maintenant, ont encore des relents gastriques qui rejettent leur odeur nauséabonde à nos jours.
En termes de solution (très peu évoquée), je pense qu’au-delà de toutes considérations continuelles de guerre froide qui encore et toujours déciment des populations entières, il faut voir un changement radical dans la délimitation des frontières sans intervention d’un quelconque intérêt pétrolier ou géoéconomique occidental. Il faut laisser l’autonomie souveraine à ces pays que l’Occident considère, ô combien à tort, incapables de se gérer.
« L’Histoire nous apprend que nous n’apprenons rien de l’Histoire » Bichara Khader.
Erkan Ozdemir / La Manchette