La Place Liedts de Schaerbeek est-elle infréquentable ?
Plusieurs voix s’élèvent au sein du quartier Nord.
En effet, la célèbre Place Liedts connue pour être l’entrée ou la sortie de l’axe commercial Liedts-Brabant, se transforme tout doucement en « no man’s land ».
Riverains, commerçants, navetteurs du rail, policiers et bien d’autres en ont ras le bol de ce quartier.
Les « sdf » alcoolisés qui dorment sur les bacs à arbre en béton de la Région de Bruxelles, des « dealers » de toute sorte qui viennent vendre leur camelote au vu et au su de tous, les quidams de France ou d’ailleurs éméchés par les degrés divers de l’alcool qui se disputent une cigarette aux petites heures du matin, des « Fangio » qui confondent la place et un circuit de rallye, bref, en gros, on y trouve tous les maux de la terre.
On est évidemment loin de l’époque de contempler les huisseries douces de l’hôtel particulier de style néoclassique de la place qui a abrité presque 1 siècle une banque. Aujourd’hui, on est plutôt partagé entre un sentiment de survie entre des véhicules qui circulent à tout va, de ne pas marcher sur une crasse qui jonche le sol, de ne pas se faire agresser par un soulard qui tient à peine debout, de ne pas se faire embarquer par une police agressive qui ne sait plus à quel saint se vouer, en gros, une infinité de problématiques sociétales qui n’importunent pas trop ou pas assez les instances de gestion communale, régionale et fédérale.
L’administration communale est avisée de la situation notamment à travers « l’association des commerçants de la rue Brabant ». Les multiples magasins sont au bout du rouleau et ne peuvent plus travailler dans ses conditions apocalyptiques.
A la rue de Brabant, même son de cloche. Des vols à l’étalage, des vociférations afin de chasser les migrants trop oppressants devant les échoppes, l’insécurité, la malpropreté, tout ceci juxtaposé l’un après l’autre converge vers un sentiment d’abandon des riverains et commerçants qui essaient de maintenir la tête hors de l’eau durant cette période pandémique.
Des opérations « trash » de nettoiements urbains, une cellule de police « Brabant », des descentes de police en nombre à la Place Liedts, des barrages conjoints avec l’appui du fédéral à la rue d’Aarschot, des opérations de verbalisations en civil ponctuent des solutions sporadiques mais ne s’imposent pas en mesures structurelles en vue d’enrayer tous ses fléaux.
Les riverains et commerçants de l’axe Brabant-Liedts-Aarschot font un appel à une main tendue. Il s’agit vraiment d’une demande d’assistance à quartier en danger.
Erkan Ozdemir / La Manchette