Banque Nationale Belgique : l’économie se redresse mais …
À la suite de l’émergence de la pandémie de COVID-19, des mesures sanitaires ont été adoptées dans le monde entier afin d’enrayer la propagation du virus. En conséquence, tant le PIB mondial que le commerce international se sont sensiblement contractés au premier semestre de 2020, quoique dans une moindre mesure que redouté initialement. L’assouplissement des mesures au cours de l’été a en effet permis une reprise vigoureuse qui, dans la plupart des cas, s’est toutefois avérée incomplète et de courte durée.
En Belgique également, un redressement économique s’est fait jour au troisième trimestre, mais, d’après des indicateurs de court terme, il s’est rapidement essoufflé, avant d’être définitivement étouffé dans l’œuf en automne à la suite d’une nouvelle vague de l’épidémie de coronavirus et des mesures de protection prises en réaction. D’après les résultats d’enquêtes, l’incidence du deuxième confinement sur la production du secteur privé au quatrième trimestre serait toutefois clairement plus limitée qu’au printemps. Dans l’ensemble, l’activité économique fléchirait cette année de 6,7 %.
Dans l’hypothèse où une solution médicale efficace, tel un vaccin, pourrait être distribuée à partir de 2021, il s’ensuivrait une reprise graduelle de l’activité de plus de 3 % au cours des deux prochaines années. Cette reprise serait cependant assortie de risques tant haussiers que baissiers, qui, dans une large mesure, dépendent de l’évolution de la crise sanitaire et de l’adoption d’éventuelles nouvelles mesures restrictives. Il faudrait néanmoins attendre la fin de 2022 avant que le PIB ne retrouve son niveau d’avant la crise, après quoi la croissance se tasserait quelque peu, pour s’établir à 2,3 % en 2023.
Le raffermissement de l’économie serait principalement porté par la consommation des ménages, qui redémarrerait, tout comme à l’issue du premier confinement, à mesure que les restrictions seront levées. Outre par une demande de rattrapage et la normalisation rapide du comportement d’épargne, la consommation serait également soutenue, de manière structurelle, par l’évolution du pouvoir d’achat. Durant la phase aiguë de la crise, la perte de revenus des ménages a en effet été limitée grâce à un soutien public massif, notamment au travers du régime du chômage temporaire. Au cours de la période 2021-2023, le pouvoir d’achat par habitant repartirait de surcroit à la hausse, de 4 % en termes cumulés.