AgendaBelgique

Référendum: CHP Belgique fait sa campagne pour le « Non »

Ce dimanche 19/03/2017, une conférence de presse a été instituée par le CHP Belgique sur le sujet très controversé pour le moment du : « Pourquoi voter Non au référendum turc ».

Pour placer le contexte rapidement, le référendum de 2017 en Turquie est un scrutin qui vise à inscrire dans la Constitution de 1982 les amendements de 2017 qui constituent le passage des institutions d’un régime parlementaire vers un régime présidentiel. Sa tenue est prévue le 16 avril 2017.

C’est la raison pour laquelle, tout le monde y va de ses arguments pour contrecarrer les projects de la partie adverse (la majorité AKP actuelle en Turquie)

Succinctement, avec le projet de réforme constitutionnelle, le président devra gouverner avec un Parlement constitué de 600 députés, au lieu de 550 actuellement. Les députés auront toujours le pouvoir d’élaborer, d’amender ou d’abroger les lois. Le Parlement conserve également des pouvoirs de contrôle, avec la possibilité de rédiger des rapports d’enquête sous certaines conditions. Il supervisera les actions du président mais ce dernier pourra promulguer des décrets dans les domaines relevant de la large sphère de ses compétences exécutives.

Enfin, le nouveau texte de la Constitution permettra au président de décider d’imposer ou non l’état d’urgence avant de soumettre la question au Parlement.

La conférence en question était principalement composée par une séance de questions-réponses. Les réponses aux questions étaient formulées par leur président Ismet Yilmaz, la responsable des relations européennes du CHP Sevinc Kader et par la présidente de la section féminine Sare Sahbaz.

Dans la série de questions, nous pouvons surtout noter quelques phrases phares :

  • « Si la présidence arrive, quel sera le rôle du parlement ?
  • Ataturk lui-même sortait les lois uniquement du parlement, alors pourquoi le déplacement du curseur démocratique vers une présidence totalitaire ? »

 

Différentes considérations de Kader Sevinc ont été lancées sur base d’une comparaison avec d’autres pays européens. Par exemple, « la Turquie devrait pourtant être au courant des dérives instituées dans certains pays européens dont quelques ténors d’extrêmes droites pointent leur nez : Le Pen de la France, Geert Wilders de la Hollande et Nigel Farage de UK sont les contre-exemples de ce qui devraient se passer en Turquie » déclare Kader Sevinc.

Toujours selon Kader Sevinc : « le CHP va continuer son combat contre le totalitarisme dans toute l’Europe car le facteur de monitoring n’existe plus en Turquie. Il n’y a plus de base de référence européenne ».

Pour finir, la fameuse comparaison entre le choix des électeurs gauchistes en Belgique et finalement droitistes en Turquie était inéluctable de la part de l’assemblée de journalistes avertis.

La réponse de la table des protagonistes s’est faite assez mitigée :

Il n’y effectivement aucun lien entre ce vote belge (pour les socialistes) et le vote turc (pour les démocrates-conservateurs).

Il y a donc une antinomie inexpliquée dans cette donnée sauf évidemment le fait d’avoir de forte quantité de votes communautaires en Belgique.

Erkan Ozdemir / La Manchette