“L’art dans tous ses états”: Schaerbeek culturel, comme on l’aime !

En réalité, il y a tellement peu de choses à dire. Les sourires affichés par les visiteurs en disent long !

Comme démontré sur les photos ci-dessous, les artistes sont aux anges. Ces artisans du bonheur sont pour moi un exemple de réussite. Peu importe leurs origines, peu importe la couleur de leurs cheveux, ils donnent gratuitement une joie de sourire, de cogiter, de regarder avec des yeux qui pétillent. Quelques noms quand même pour placer un contexte : Sabit Karahisarli, Adnan Kotaoglu, Turkan Eryoruk, Gonzalo Gomez et Lété Karine.

Après m’être entretenu avec chacun d’eux, je suis en mesure de vous annoncer que ces personnes sont des marchands. Des marchands de rêve sur base de leurs œuvres ayant pris une mesure certaine d’un élément artisanal ; bois, verre, métal, peinture, poterie, peinture acrylique…

Sabit Karahisarli, que je n’ai plus besoin de vous présenter, expose ses tableaux de style abstrait avec un travail énorme sur la mise en coloration par jeu thermique. Il associe différents styles pour donner à ses œuvres des couleurs hors du commun.

Adnan Kotaoglu, initiateur de l’exposition “L’art dans tous ses états”, a consacré une partie de la salle d’exposition avec deux œuvres en céramique. Il s’agit d’un assemblage invraisemblable de poterie enveloppée par une couche d’émail qui donne à l’œuvre un spectre lumineux qui nous rappelle les temps anciens. Adnan Kotagolu, en association avec l’échevin de la culture française à Schaerbeek Sadik Koksal, a lancé ce pavé dans la mare en mettant à l’honneur des artistes et une culture trop souvent émargée dans une commune comme Schaerbeek ô combien porteur de culture et de sciences.

Turkan Eryoruk, spécialiste de peinture abstraite dans ses versions de peinture acrylique en association avec de l’encre. Elle se permet des superpositions de ces éléments en couteaux. Elle nous prévient par ailleurs qu’un tableau peut mettre trois mois à naître. En effet, l’imbibition aquarelle induit une période de séchage qui laissera apparaître une version peut-être diverse de l’œuvre initiale. Turkan nous indique aussi qu’elle fait de la sculpture. Des pièces qui seront exposées le 27 août au Square Armand Steurs.

Lété Karine, expérimentée dans l’association fusionnelle de métal et du verre. En effet, elle associe ces deux éléments dans une technique de thermoformage. C’est-à-dire qu’elle fait en sorte de fusionner les deux matériaux qui ont pourtant un degré de fonte différent en les mettant au four à cuisson parfois pendant 24 heures. Il s’agit là d’une cuisson par palier pour éviter toute cassure de l’œuvre. Elle compare souvent son cursus artistique à sa vie privée qu’elle reflète à chaque fois sur ses œuvres. “Ses œuvres représentent clairement ce que je suis finalement”.

Gonzalo Gomez, féru de travail sur bois, récupère des branches (parfois de 80 kg) de Bruxelles et en fait des œuvres. Cerisier, cèdre n’ont plus aucun secret pour lui. Il travaille principalement avec un outil qu’on appelle “la gouge creuse”. Il s’agit en réalité d’un couteau en forme arrondi et au centre creux pour laisser transparaitre la forme voulue au matériau.

Pour couronner cette soirée culturelle hors pair à Schaerbeek, l’échevin de la culture française à Schaerbeek, Sadik Koksal a discouru sur le besoin imminent des Schaerbeekois de plus d’activités dans le même genre. La présence remarquée de certains élus a été plus qu’appréciée. Done Sonmez et Hasan Koyuncu (PS-Schaerbeek) et Ali-Ihsan Ince,(PS-Evere) ont fait le déplacement et ont pu contempler les œuvres en s’entretenant avec les artistes.

Enfin, un verre de l’amitié a soldé cette soirée.

Erkan Ozdemir / La Manchette