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Taxe kilométrique : le PS de Schaerbeek dit Non à une taxe antisociale !

Dans le cadre de l’actualité mordante autours du fameux dossier de la taxe kilométrique, une prise de décision émerge de Schaerbeek.

En effet, la motion en cible invite le Conseil communal de Schaerbeek à adopter un positionnement clair concernant la mouture actuelle de cette taxe kilométrique bruxelloise.

Cette « pièce à casser » (dixit le président de la Fédération PS Ahmed Laaouej) doit répondre aux attentes initiales prévues dans l’Accord du Gouvernement Régional de Bruxelles. C’est-à-dire que le volet social a une importance « sine qua non » dans l’acceptation de la mesure taxatoire.

« Pour nous, c’est clair : il n’y aura pas de taxe de congestion. » disait déjà le chef de groupe PS Ridouane Chahid qui flinguait la mouture actuelle de cette taxation jugée antisociale et sans concertation interrégionale.

Les conseillers du PS schaerbeekois sont dans la même perspective et demandent donc un réaménagement dans le dossier. « Il faut éviter l’impact antisocial de cette mesure bruxelloise. Les plus faibles ne peuvent pas être pénalisés. A Schaerbeek, nous sommes clairement les porte-parole de la base. Quand je dis la base, c’est la rue avec tout ce qu’elle comprend comme réalité d’inégalités sociales » martèle Abobakre Bouhjar, le chef de groupe PS de la Cité des Anes.

Matthieu Degrez, initiateur PS de cette motion à Schaerbeek démarre en trombe : « La Taxe kilométrique ? nous les socialistes schaerbeekois sommes en tout cas contre une taxe antisociale ! Si, une réforme de la fiscalité automobile vers plus de justice est nécessaire, nous rappelons qu’elle ne peut pas avoir d’impact social négatif. Je rappelle que la déclaration de politique générale du gouvernement bruxellois précise de manière explicite que la réforme de la fiscalité automobile ne doit pas avoir d’impact social négatif. Cette réforme doit également être réalisée dans le respect de la concertation sociale ».

L’infatigable conseillère communale PS et administratrice à la STIB Naima Bel Khatir rajoute : « Nous ne voulons pas d’une taxe qui fragilise d’avantage les ménages. La taxe doit être conditionnée et remodelée surtout dans un esprit d’équité sociale.»

On comprend tout de suite que le texte régional proposé principalement par Ecolo/Groen à travers notamment sa ministre de la Mobilité Elke Van den Brandt ne fait pas du tout l’unanimité au sein de la majorité. Bernard Clerfayt, ministre bruxellois Défi et bourgmestre en titre de Schaerbeek quant à lui, n’en démord pas. Il avait déjà annoncé à plusieurs reprises dans la presse qu’il « plaide en faveur de cette taxation intelligente ».

Sur son site, on peut d’ailleurs lire : « La congestion automobile actuelle a un coût pour les entreprises, elle affecte leur rentabilité et donc leur capacité d’investissement et d’embauche. Il était indispensable de donner un nouvel élan à la mobilité dans la ville et de mettre fin à l’enlisement. Quiconque veut faire des affaires en ville et peut se déplacer sans embouteillages, fait de meilleures affaires », conclut Bernard Clerfayt.

Le conseiller communal PS Matthieu Degrez vient avec une tout autre approche plus rationnelle : « Schaerbeek est la quatrième commune la plus pauvre du pays au regard des revenus moyens de ses habitants et que les écarts de revenus moyens entre communes et entre les quartiers de la commune ont tendance à se creuser ces dernières années. De nombreux travailleurs avec des salaires plus bas n’ont pas à souffrir d’une réforme qui serait injuste. Il faut aussi que les recettes fiscales tirées de cette réforme soient prioritairement mis dans l’investissement dans les transports publics et pour des aménagements qui améliorent les formes de mobilité douce ».

L’affaire est à suivre du côté de Schaerbeek …

Erkan Ozdemir / La Manchette