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Les Européens de plus en plus eurosceptiques

AA – Paris – Bilal Muftuoglu

La tendance eurosceptique est confirmée dans la grande majorité des Etats membres de l’Union européenne (UE) depuis le début de la crise migratoire, selon une étude de l’institut Pew Research Center.

D’après l’enquête « Euroskepticism Beyond Brexit » [l’euroscepticisme au-delà du Brexit – sortie du Royaume-Uni de l’UE, ndlr], les Européens sondés par le centre de recherche international détiennent un avis faiblement favorable à l’UE. Ils sont 51% à avoir une opinion positive sur l’UE de manière générale, tandis que 47% se disent opposés au projet européen.

L’euroscepticisme est à son plus haut niveau en Grèce, où seulement 27% des sondés ont un avis favorable de l’Union, suivi de la France, où 38% de la population ont une attitude positive vis-à-vis de l’UE. Les Grecs et les Français dépassent curieusement les Britanniques (44%), qui voteront pourtant le 23 juin la sortie éventuelle de leur pays de l’UE.

De l’autre côté du palmarès, figure la Pologne où 72% de la population interrogée ont une opinion positive sur l’UE. La Pologne est par ailleurs le seul pays, selon l’étude, où l’euroscepticisme n’a pas connu de grandes avancées depuis 2006.

La chute du soutien à l’UE est observée dans tous les pays faisant partie de l’étude, en particulier en Espagne et en France. Moins d’un Espagnol sur deux a désormais un avis positif (47%) contre 8 sur 10 il y a seulement 10 ans; alors qu’en France, le nombre des personnes soutenant l’UE est pratiquement divisé par deux, passant de 69% à 38% en dix ans.

Les Européens sont particulièrement critiques vis-à-vis de la politique migratoire de l’UE et sa gestion de l’économie. Le soutien à la manière dont l’UE gère la crise de réfugiés n’atteint que 5% en Grèce, pays fortement touché par l’afflux migratoire, alors qu’il atteint à peine 31% aux Pays-Bas, soit son plus haut niveau. S’agissant des politiques économiques, les Grecs sont encore une fois les premiers à les rejeter à une majorité écrasante (92%), suivis des Italiens (68%).

Les résultats sont à prendre avec précaution dès lors qu’ils révèlent également un écart assez important entre les jeunes et les vieux, par rapport à leur niveau d’euroscepticisme. L’écart le plus marqué est en France où la population dans la tranche d’âge 18-34 a un avis nettement plus positif (56%) que celle âgée de 50 ans et plus  (31%).