Belgique

A Bruxelles, l’opposition congolaise fonde «le Rassemblement» contre le président Kabila

AA/Kinshasa/Pascal Mulegwa

L’opposition congolaise réunie en conclave depuis mercredi près de Bruxelles (Belgique) a annoncé son union au sein d’une nouvelle structure nommée “Rassemblement” et a appelé le président de la RD Congo, Joseph Kabila a quitté le pouvoir avant la fin de l’année 2016, conformément à la Constitution.

Les plateformes de l’opposition ont également indiqué réfuter «tout referendum en vue d’une nouvelle constitution et rejeter le dialogue politique convoqué (depuis plusieurs mois) par le président Joseph Kabila», selon la déclaration publiée vendredi matin, à l’issue du conclave de deux jours, qui s’est tenu dans la commune de Genval à proximité de la capitale belge, à l’appel d’Etienne Tshisekedi, président du principal parti politique de l’opposition (l’Union pour la démocratie et le progrès social, UDPS).

Un mécanisme de suivi dénommé «Rassemblement» qui rassemble les forces de l’opposition et dont l’objectif est de coordonner les actions de terrain, en vue de «favoriser l’avènement de l’alternance politique» en RDC, a également été mis sur pied, poursuit le rapport final du conclave dont Anadolu a eu copie.

L’opposition a également exigé de Kinshasa qu’il libère l’espace politique «en permettant le retour au pays de tous les exilés politiques, la libération de détenus politiques, des activistes de droits de l’homme et les journalistes ainsi que l’accès aux medias publics», selon le document dont Anadolu a reçu copie.

Enfin, l’opposition a réclamé la mise en œuvre de la résolution 2277 des Nations unies. Celle-ci appelle au “dialogue politique ouvert”,  permettant la tenue “des élections présidentielle et législatives d’ici novembre 2016, conformément à la Constitution”, ce que dans une récente déclaration exclusive à Anadolu, le secrétaire général du parti présidentiel a hermétiquement rejeté.

Selon Henry Mova Sakanyi, il est en effet  «assez claire et irréversible qu’il n y aura aucune élection en RDC cette année et qu’une voie référendaire est possible pour maintenir Kabila au pouvoir».

Réagissant aux déclarations de l’opposition, le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende Omalanga, joint par Anadolu a déclaré :«Nous prenons acte de leurs positions mais notons que rejeter le dialogue et vouloir les élections en novembre est assez complexe vu le contexte actuel. C’est simplement de la mauvaise foi qui mènera le pays au chaos, ce que nous n’accepterons pas», a-t-il dit.

Prévue en novembre prochain, la tenue de ce scrutin dans les temps est de plus en plus hypothétique eu égard à “plusieurs entraves”, principalement financières, selon le gouvernement. De son côté, l’opposition suspecte Kabilade vouloir se maintenir “à tout prix” au pouvoir, au-delà de son dernier mandat constitutionnel qui prend fin en novembre 2016.