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Niger: 34 immigrés clandestins meurent en plein désert

AA/ Niamey/ Balima Boureima

Trente quatre immigrés clandestins ont péri en plein désert nigérien alors qu’ils tentaient de joindre “des pays voisins”, a informé, mercredi, le ministre de l’intérieur nigérien Mohamed Bazoum.

“Cinq hommes, neuf femmes et vingt enfants ont trouvé la mort au cours de la semaine du 6 au 12 juin 2016 dans leur tentative de traverser le désert en direction des pays voisins après avoir été abandonnés par un passeur”, dit un communiqué publié sur le site du ministère de l’intérieur.

Le communiqué ne précise pas la nationalité des victimes, n’apporte pas plus de détails quant à la destination finale. Voisin de la Libye et de l’Algérie, le Niger demeure néanmoins un couloir prisé pour l’immigration clandestine en direction de l’Europe.

Le communiqué “saisit également cette occasion pour attirer l’attention des candidats à l’immigration clandestine sur le risque qu’ils courent en tentant cette voie périlleuse savamment entretenue par des réseaux de criminels”.

En 2013, 92 personnes ont perdu la vie en tentant de traverser le désert après que leur bus est tombé en panne en route vers l’Algérie. «Le drame du désert » de 2013 a permis de mettre la main sur plusieurs passeurs et de voter une loi contre “la traite de personnes”.

Le Niger est un pays de transit pour les hommes, les femmes et les enfants du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, du Ghana, du Libéria, du Mali, du Nigeria, du Tchad et du Togo, qui émigrent vers l’Afrique du Nord et l’Europe de l’Est, où certains sont soumis au travail forcé ou à la traite sexuelle, selon un rapport du Département d’Etat américain, datant de 2013.

Le Sud du pays connaît également une situation humanitaire très précaire, née de la recrudescence des attaques du groupe terroriste Boko Haram, dans la région de Diffa (Sud-est).

Suite à la dernière attaque de ce groupe armé, le 3 juin dernier, qui a fait 26 morts parmi les militaires nigériens, le nombre des personnes déplacées a atteint 280.000, ont annoncé les autorités qui ont récemment lancé un appel à l’assistance internationale dans la région de Diffa.