AA / Bruxelles / Şüheda Dinç

La Turquie participe à la réunion accueillant les vingt-neuf ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Otan, qui se tient les 5-6 décembre dans la ville de Bruxelles (Belgique). Elle sera représentée par Mevlut Cavusoglu, ministre turc des Affaires étrangères.

A cette occasion, l’ambassadeur Fatih Ceylan, représentant permanent de la Turquie à l’Otan (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) a accordé une interview à l’Agence Anadolu, afin de d’expliquer la portée de cette rencontre.

Cette réunion constitue une avant-première du sommet de l’Otan, qui aura lieu l’an prochain, a fait savoir Ceylan soulignant qu’elle constitue un « tournant », dans ce cadre.

Les relations Otan-Union Européenne (UE), La Corée du Nord, la Russie et la Politique de la « porte ouverte » de l’Otan dans la lutte contre la terreur sont à l’ordre du jour, parmi les sujets qui seront abordées lors de cette réunion.

– Plus de trente propositions pour la coopération Otan-UE

Ceylan, précise que les relations Otan-UE seront portées à l’ordre du jour, dès la première séance de la réunion, rappelant que 42 propositions ont été adoptées, l’an dernier en vue de permettre à l’OTAN et l’UE de se soutenir et se compléter mutuellement dans la lutte, dans un premier temps, contre la cyber terreur.

Cette année, trente propositions devraient être adoptées, a précisé Ceylan, afin d’assurer une « coopération complémentaire et synergique entre l’Otan et l’UE ».

Par ailleurs, il indique que cette année est importante, du point de vue de la sécurité commune et de la politique de défense de l’UE, et que pour la première fois, dans l’histoire de l’UE, un sujet abordé habituellement à un niveau intergouvernemental, sera porté « à la Commission européenne, située à un niveau supranational ».

– « La déception de la Turquie face à l’UE se poursuit »

Ceylan affirme que la Turquie soutient la coopération actuelle entre l’Otan et l’UE afin que celle-ci se développe davantage dans un contexte de défense, à condition que cette coopération respecte « les accords autrefois conclus, les conventions en vigueur et qu’elle se poursuive dans le cadre des procédures et normes positives ».

« L’intégration des pays membres de l’Otan faisant partie en même temps de l’UE dans la politique commune de sécurité et de défense est primordial », précise Ceylan.

Il indique, par ailleurs, que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, soutient cette volonté. Selon Stoltenberg, l’UE devrait répondre comme l’Otan qui se rapproche de pays comme la Suède et la Finlande de façon généreuse et avec une ouverture d’esprit.

Ceylan, qui souligne la sincérité des efforts du secrétaire général, ajoute qu’ils « ne constatent pas la même attitude chez les autorités de l’UE ». Il a ainsi souligné le mécontentement de la Turquie face au comportement de l’UE déplorant que ces derniers n’ont pas su proposer de « modèle satisfaisant » en la matière.

L’UE, depuis de longues années, ne parvient pas à répondre aux attentes et volontés de la Turquie, a rappelé Ceylan, raison pour laquelle « la déception de la Turquie, dans ce cadre, se poursuit. Mais, nous n’abandonnerons pas car nous souhaitons que l’UE traite, avec ces partenaires, de ces sujets avec ouverture tout comme le fait l’Otan ».

– « Nous attendons la coopération de nos alliés dans la lutte contre la terreur »

Le plan d’action contre le terrorisme, signé le 25 mai, sera également porté à l’ordre du jour lors de la réunion, a fait savoir Ceylan, ajoutant que « ce sera l’occasion d’exprimer nos sensibilités, dans la lutte contre le terrorisme, au sein de l’Otan ».

« Notre pays est victime d’attaques terroristes multidimensionnelles, en raison de Daech, du PKK, du Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), de FETÖ ou encore des entités PYD/YPG au nord de la Syrie. Notre attente principale, est une coopération totale de nos alliés avec lesquels nous devons agir ensemble et de manière unie», a-t-il ajouté.

– La Russie et la Corée du Nord seront à l’ordre du jour

Les thématiques stratégiques concernant la sécurité UE-Atlantique sera abordée par les ministres, dès le premier jour, a confié Ceylan, ajoutant que le comportement « agressif et indifférent » de la Corée du Nord, qui constitue une menace non seulement pour sa région mais aussi pour la région de l’UE-Atlantique, sera traité dans ce cadre.

Par la même occasion, les ministres discuteront des relations de l’Otan avec la Russie, qui fait partie de l’ordre du jour de l’organisation depuis 2014.

– Réunion de la commission Otan-Géorgie

La réunion de la Commission Otan-Géorgie aura lieu le deuxième jour de la Réunion, a indiqué Ceylan, rapellant la ratification d’un large paquet de décision dans le cadre des décisions adoptées à l’occasion du sommet de Varsovie en 2016 entre l’Otan et la Géorgie. Ainsi, seront traités les développements et l’avenir des relations entre les parties.

– Position conséquente face à la Bosnie Herzégovine et la Macédoine

La politique de la «porte ouverte» de l’OTAN, sera abordée le deuxième jour, indique Ceylan rappelant le soutien de la Turquie en la matière.

Il précise que ce thème est important pour la Turquie. Il ajoute, ensuite, que « Nous souhaitons une efficacité du plan d’action de la candidature de la Bosnie Herzégovine et un renforcement de la perspective de candidature de la Macédoine ».

Ainsi, la Turquie dispose d’une approche conséquente en ce qui concerne l’unification des Balkans avec les autorités européennes et Atlantique, a souligné Ceylan.

« Nous maintiendrons ce positionnement et poursuivrons nos efforts afin que les membres de l’organisation soient plus constructifs à ce sujet », a-t-il conclu.