Le voile : lien de causalité entre STIB et communes ?
Faisant suite à l’article de la rtbf sur le port des signes religieux dans l’administration communale, on peut rajouter à cette analyse complète formulant le distinguo entre les groupes de travail respectifs des deux communes en pointe sur le sujet, l’immixtion que pourrait représenté la Région.
En effet, différentes sorties médiatiques se font bon gé mal gré selon les décisions prises dans le cadre de la STIB, organisme lié à la Région de Bruxelles.
Il va sans dire que tantôt des frustrations tantôt des cris de victoire émergent des réseaux sociaux. Toutes les couleurs politiques y vont de leur pédigrée.
Comme l’a déjà rappelé à plus d’un titre, le chef de groupe PS Ridouane Chahid est pour le voile dans l’administration publique pourvu que celui-ci n’altère par le service rendu aux citoyens.
Le président du MR national, Georges-Louis Bouchez affabule en lâchant une lourdeur désormais récurrente : « Le voile dans l’administration, c’est la folie de la gauche » !
La coprésidente d’Ecolo, Raja Maouane compare maladroitement le voile au droit d’avortement en faveur des minorités.
L’impétueux député CdH Georges Dallemagne sort une énorme bévue anti-islamique que le « voile est une revendication politique radicale qui combattrait nos valeurs » avant évidemment de se rebiffer après le premier coup de bâton de son parti.
Sans oublier, la sortie du ministre bruxellois de l’emploi Bernard Clerfayt qui remet en cause la véracité de la décision judiciaire prise en première instance concernant le litige qui opposait la jeune femme voilée et le STIB.
Cette liste est loin d’être exhaustive mais elle n’est certainement pas sans impact sur les travaux en cours dans les communes de Schaerbeek et Molenbeek.
Par exemple, Bernard Clerfayt est le bourgmestre en titre de Schaerbeek et le fait d’être sorti de sa réserve peut clairement influencer des partenaires de la majorité qui participent actuellement aux débats en commission sur le sujet du voile dans l’administration communale de Schaerbeek.
Les apostrophes de Georges Dallemagne pourraient aussi dicter la direction des avis des membres de ce groupe de travail dans les communes respectives.
Or, la décision judiciaire sur le double discriminations subies par la femme voilée est avalisée par le Conseil d’Administration de la STIB qui n’interjette pas appel.
Donc, dans cette perspective heureuse, ces travaux n’ont donc plus raison d’être malgré toute la panoplie d’invectives et de chassés-croisés en tout genre.
Il est donc grand temps que les communes prennent leurs responsabilités et que les services de recrutement se mettent au diapason de ce que le pouvoir judiciaire a décidé.
Enfin, s’il s’agit de manipulation de lois, de Constitution à géométrie variable selon les décisions rendues par la justice, le principe direct de démocratie n’existerait plus et ceci serait impensable en Belgique !
Erkan Ozdemir / La Manchette