Le PTB face à son double standard : condamnation d’Israël, indulgence envers la Chine
Le PTB est régulièrement accusé de pratiquer une politique de “deux poids, deux mesures” en matière de défense des droits humains. En particulier, ses détracteurs soulignent la différence flagrante entre sa condamnation virulente des actions israéliennes à Gaza et son silence relatif concernant les crimes présumés contre les Ouïghours en Chine. Cette position ambiguë est souvent interprétée comme une volonté de protéger des régimes perçus comme des alliés idéologiques, au détriment d’une cohérence morale.
1. Soutien à Gaza : une position anti-impérialiste dirigée contre les États-Unis
Le PTB soutient ouvertement la cause palestinienne et critique sévèrement Israël, un pays souvent associé aux intérêts des États-Unis au Moyen-Orient. Pour le PTB, le conflit israélo-palestinien est un exemple typique d’une domination impérialiste, où Israël agit comme un relais des États-Unis pour maintenir l’ordre dans une région stratégique. En conséquence, le PTB appelle régulièrement à des sanctions contre Israël, accusant ce dernier de commettre des crimes de guerre à Gaza et de maintenir un régime d’apartheid envers les Palestiniens .
Cependant, cette posture militante contre Israël est aussi, dans une certaine mesure, une attaque indirecte contre les États-Unis. En effet, le PTB, fidèle à ses racines marxistes-léninistes, voit l’impérialisme américain comme la principale source des conflits mondiaux et des inégalités sociales. Le soutien à Gaza est donc un prolongement de sa critique de l’ordre mondial dirigé par les États-Unis.
2. Silence sur les Ouïghours : une indulgence envers la Chine
En revanche, le PTB est bien plus réticent à critiquer la Chine sur la question des Ouïghours. Bien que de nombreuses organisations internationales, comme l’ONU et Human Rights Watch, aient dénoncé la répression brutale des Ouïghours dans la région du Xinjiang, le PTB minimise ou relativise ces accusations. Il met en avant l’idée que la Chine est la cible d’une campagne de diffamation orchestrée par les États-Unis dans le cadre d’une nouvelle guerre froide .
Cette approche est perçue comme une tentative de protéger un régime idéologiquement proche. En effet, bien que le PTB ne soit plus officiellement maoïste, ses positions restent influencées par une sympathie historique pour la Chine, vue comme un contrepoids à l’hégémonie américaine. En soutenant la Chine, le PTB s’aligne sur une vision anti-impérialiste où toute critique de Pékin est interprétée comme une manipulation de l’Occident pour freiner la montée en puissance d’une puissance non alignée sur les intérêts américains.
3. Un aveuglement idéologique ?
La critique principale adressée au PTB est son aveuglement idéologique. Alors qu’il est prompt à dénoncer les violations des droits humains lorsque celles-ci sont commises par des régimes alliés aux États-Unis, il reste beaucoup plus silencieux, voire complaisant, envers des régimes autoritaires comme la Chine, qui est pourtant accusée de commettre un génocide culturel contre les Ouïghours. Cet aveuglement, selon les critiques, s’explique par la nécessité de protéger une puissance considérée comme un modèle alternatif au capitalisme libéral occidental .
4. Conclusion : une incohérence morale
En conclusion, la politique du PTB en matière de droits humains est marquée par une incohérence morale. D’un côté, il s’indigne avec véhémence des crimes commis par Israël, principalement en raison de son alliance avec les États-Unis. De l’autre, il minimise ou évite de condamner la Chine, un pays qu’il perçoit comme un allié dans la lutte contre l’impérialisme occidental. Cette approche à deux vitesses fragilise la crédibilité du PTB dans sa défense des droits humains, car elle semble davantage motivée par des intérêts idéologiques que par un véritable engagement pour la justice universelle.
EO /La Manchette