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Schaerbeek : L’expo « Comment Faire… » : un menu sauce Bruxelloise !

D’emblée, le monde de l’art et de la culture n’intéresse malheureusement que très peu la communauté turque de Bruxelles. Il y a très certainement là sujet à converser des heures sur l’échec de l’intégration d’une certaine frange ghettoïsée d’immigrés etc. Mais là n’est pas le sujet.

Ici, ce qu’il faudrait mettre en valeur, c’est que, malgré le manque d’intérêt général aux attraits culturels et artistiques, il existe quand même des étendards (bayraktar en turc) de la culture issus de l’immigration en Belgique. En fait, tout simplement des espèces de lumières qui pratiquent volontiers leur manière de s’exprimer.

Eux, s’expriment en peignant, en photographiant, en modelant l’argile, en travaillant la matière et enfin en innovant. Oui, ils innovent et se révoltent conte les habitudes stériles de beaucoup de belgo-turcs qui sont capables de taper des heures la carte dans des cafés qui enferment des odeurs gazéifiées de tout genre, même humaines.

Dans ce même contexte, l’échevin de la culture française de Schaerbeek, Sadik Koksal porte aussi cette même marque.

En effet, il n’hésite pas une seconde à organiser des expositions qui sont à même à casser les silos exposés plus haut. Sadik Koksal, très investi dans le monde de la Culture et de l’Art se plie en quatre quant à l’aboutissement de ce type d’événements socioculturels à Schaerbeek.

Par ailleurs, très actif localement, il pousse, toutes les communautés peu importe l’origine, à lui proposer ce genre de projets pour lesquels il fait des pieds et des mains pour dénicher une salle d’exposition à Schaerbeek et d’obtenir une issue favorable. Et, comme tout le monde le sait, qui veut la fin, veut les moyens, et c’est la raison pour laquelle Sadik Koksal a fait de Schaerbeek une réelle zone d’épanouissement culturel et artistique.

Pour revenir à l’exposition, Necmi Tufekci fait aussi partie de ses étendards. Sabit Karahisarli, dont plusieurs articles ont été diffusés sur ce site en est désormais un des doyens.

Gantois d’abord puis Bruxellois, Necmi, est en constante recherche d’un instantané qui pourrait lui plaire. Même dans la vie de tous les jours, on a souvent tendance à apercevoir Necmi très distant car occupé à dégainer son appareil photo pour immortaliser un cadre éphémère.

Photographe de formation, Necmi vit dans sa bulle décalée. Par ailleurs, frère d’un artiste musicien très connu à Istanbul, Necmi expose une série diversifiée de photos qui relate tout simplement ce qu’il représente, ce qu’il est.

Alice Gadrey, bruxelloise, présente une installation en céramique intitulée « La traversée » où un ours disparait petit à petit dans les flots. « Mon engagement dans la vie artistique a débuté à Marseille, dans un atelier de sculpture et de cinéma. L’intégration de la matière dans l’image et de l’espace dans la forme a pris corps à cet instant. Depuis, je vagabonde entre le décor de cinéma et mes expérimentations sculpturales dans l’atelier, le mien ou celui des autres. »

L’art du hat (=calligraphie) est l’art de bien former les caractères d’écriture manuscrite et de produire des figures avec les mots. On peut produire le hat sur du bois, cela s’appelle le naht. Barış Günay, jeune nahhat, tente de faire vivre cet ancien art à Bruxelles.

Baris Günay, jeune artiste, travaille le bois à la scie à chantourner. Après avoir recueilli son récit, il rapporte que : « certaines pièces maîtresses de mes œuvres sont parfois très fines donc le travail considérable à la scie est très conséquent.

« Il m’est arrivé plusieurs fois de m’y reprendre une dizaine de fois car pour ajuster le bois à parfois 10 mm, c’est très compliqué. »

Les pièces exposées par Baris sont un réel plaisir car la calligraphie du naht est un art très difficile. L’artiste a même réussi une prouesse en réalisant le drapeau turc dont les éléments du croissant lunaire et l’étoile sont calligraphiés par ; République de Turquie en forme de croissant lunaire et Ataturk sous forme d’étoile).

Cebi Umit est né à Bruxelles. « J’ai commencé la photographie après avoir survécut à une maladie. J’ai eu le plaisir d’exposer mes œuvres dans différentes expositions. Mon but dans la photographie c’est de créer un art pour que chacun puisse se faire une histoire différente en regardant mes œuvres. La solitude, le minimalisme, les scènes dramatiques et surtout le noir et blanc m’attirent le plus dans la photo. »

La conseillère communale de Schaerbeek Done Sonmez était aussi présente pour féliciter les artistes.

L’exposition sera accessible du lundi au vendredi de 10h00 à 16h00, et lors de nos évènements le week-end ou en soirée. Cette exposition est encore ouverte jusqu’au 23/02, date du finissage. L’adresse est le Centre Culturel de Schaerbeek à la rue de Locht.

Erkan Ozdemir / La Manchette

Video/ Duran Kadir