Abattage rituel Bruxelles : Bernard Clerfayt (DéFi) veut un étourdissement !

Sans surprise, après l’épisode de l’animosité du DéFi dans le dossier du voile à la Stib , le parti amarante continue sa croisade dans l’atteinte de certaines libertés constitutionnelles.

Le ministre en charge du Bien-Être animal bruxellois, Bernard Clerfayt dépose un texte sur la table du gouvernement en cible afin d’interdire l’abattage selon les rites des communautés juives et musulmanes de Bruxelles.

Pourtant, ce pied de nez aux minorités ne fait partie d’aucun accord de majorité au préalable.

En effet, DéFi, partenaire de la majorité bruxelloise, fait partie d’une coalition bruxelloise avec Écolo et le PS.

Les tensions entre partenaires de majorité sont palpables depuis un certain temps déjà au sein du Parlement à travers ces dossiers pour le moins « touchy ». Rajoutons à cela, la débâcle au sein de la majorité communale de Bernard Clerfayt, qui reste toujours le bourgmestre en titre de Schaerbeek.

L’impact le plus fort d’une éventuelle mesure dans le sens du DéFi serait accusé par les bouchers « Casher » et « Halal » dont le fond de commerce est labellisé par l’abattage rituel.

Si cette mesure est « votée », les petits commerces de restauration (Snack, fast-food) et le secteur de la boucherie selon les rites religieux pourront fermer boutique et déposer bilan.

Par ailleurs, ce désastre social et économique sera, de prime abord, systémique. En effet, en amont, les éleveurs de bovins, ovins et volailleries en tous genres de Belgique accuseront aussi un contrecoup financier par la non-consommation de cette viande spécifique.

Les communautés juives et musulmanes s’accordent déjà à dire qu’elles iront s’approvisionner à l’étranger afin de rester dans le respect des rites liés à leur religion respective.

Les partis PS et Écolo, qui dénombrent le plus grand nombre de députés issus de la diversité, s’érigent déjà face à ce croque-en-jambe. N’oublions pas les députés de confession juive ou musulmane sur les bancs de l’opposition. Ce blasphème à la coopération d’un point non-énuméré dans l’accord de majorité 2019-2024 ne fait évidemment pas que des émules.

Yohan Benizri, président du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique, partie requérante, et vice-président du Congrès juif européen, rappelle : «

« C’est une énorme déception pour les communautés religieuses, mais c’est surtout une honte pour notre pays. Nous revenons à la case départ: il faudrait accepter que la chasse soit permise par tradition dans notre pays, mais que la présence juive millénaire dans la région ne justifie pas une exception similaire, et ceci au nom du bien-être animal de pauvres bêtes qui ne sont nées que pour finir dans nos assiettes. »

Comme l’a aussi rappelé Abobakre Bouhjar, chef de groupe PS à Schaerbeek : « C’est très étonnant venant de la part de Bernard Clerfayt qui est quand même bourgmestre de Schaerbeek ! Il connaît la sociologie de sa commune quand même, cela fait 30 ans politiquement. C’est une commune qui a une présence musulmane importante. Il y a plus de 13 mosquées à Schaerbeek qu’il reçoit régulièrement et il est aussi toujours bien reçu chez elles. Il s’agit d’un gros coup de poignard dans le dos des musulmans qu’il vient de commettre.

Indignez-vous ! Ayez un peu de dignité, un peu de fierté ! Clerfayt devrait se permettre aujourd’hui de vous dire ce que vous devez manger ou ce que vous ne devez pas manger ? Donc, j’invite celles et ceux qui, encore aujourd’hui, mettent sa photo (NDLR : sur les réseaux) qui l’ont affiché lors des campagnes, qui l’invitent encore aujourd’hui à des activités d’avoir un peu de fierté. Qu’est-ce que vous allez dire à votre femme et à vos enfants, de manger végétarien ? 

Erkan Ozdemir / La Manchette