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Bozdag : « Notre peuple est le garant de la liberté et de l’avenir de la Turquie »

Le Ministre turc de la Justice, Bekir Bozdag, a déclaré que le 15 juillet, le peuple turc a envoyé un message au monde entier par lequel il affirme qu’il ne sera désormais plus possible de faire un coup d’Etat en Turquie.

Le ministre Bozdag était, mardi, l’invité des éditorialistes de l’Agence Anadolu. Il a répondu aux questions relatives à la tentative de coup d’Etat du 15 juillet, à l’extradition de Fethullah Gulen des Etats Unis ou encore aux mesures prises par le gouvernement contre l’organisation terroriste parallèle FETO.

Durant « la nuit du 15 juillet [tentative de putsch] et le 7 août [grand rassemblement d’Istanbul], le peuple turc a montré au monde entier que personne ne pourra plus faire de coup d’Etat en Turquie et que ceux qui veulent essayer, se trouveront en face de ce peuple courageux, qui dit ‘je suis le garant de la liberté et de l’avenir de ce pays’ « , a-t-il affirmé.

Bozdag estime que la grande manifestation «Démocratie et hommage aux martyrs» organisé le 7 août à Istanbul est le début d’une nouvelle ère en Turquie.

«Elle a annoncé la naissance de la nouvelle Turquie et du consensus national. Le 7 août, notre peuple, sous le leadership de notre Président de la République, a donné au monde entier une image inédite d’union et d’unité nationale», a-t-il dit.

Le ministre a rappelé que la Turquie a fait face, dans la nuit du 15 juillet, à la tentative de coup d’Etat le plus meurtrier de son histoire, soulignant que des symboles comme l’Assemblée Nationale ont été bombardés pour la première fois depuis leur création.

Bozdag est ensuite revenu sur la demande d’extradition formulée par la Turquie contre Fethullah Gulen, chef de l’organisation terroriste FETO, vivant aux Etats-Unis, et instigateur de la tentative de coup d’Etat.

« Les autorités américaines étudient avec sérieux notre demande l’extradition de Gulen. Pour l’heure, elles n’ont pas fait de déclarations contre cette extradition et pour nous, c’est bon signe », a-t-il dit.

Le ministre de la Justice estime que « les Etats-Unis doivent revoir leur position concernant [l’extradition de] Gulen et les conséquences négatives qu’elle engendre dans les relations entre les deux pays », il dit être « confiant » que « ce grand pays » va en tenir compte et « nous renvoyer Gulen ».

Néanmoins, Bozdag a assuré qu’en cas de refus d’extradition de Gulen, «les Etats-Unis auront sacrifié la Turquie pour un terroriste ».

Au sujet des «preuves» que les autorités américaines réclament dans ce dossier, Bozdag a répondu :«Personne dans le monde ne doute de l’implication de Gulen dans ce coup d’Etat. Les renseignements et le gouvernement américains savent très bien que Gulen est au centre, en tant que planificateur, de ce coup d’Etat raté. Les pays européens aussi le savent. Il est donc logique que nous attendions de leur part une position beaucoup plus claire sur cette question.»

« Désormais Gulen a perdu son caractère de marionnette, il n’est plus utilisable par les Etats-Unis ni par un autre pays », a-t-il encore ajouté.

Bekir Bozdag a ensuite répondu aux accusations de torture exercée sur les membres de FETO impliqués dans la tentative de coup d’Etat.

«Les accusations de torture sur des putschistes adressées à la Turquie ne sont pas impartiales car l’organisation terroriste parallèle FETO est très influente en Europe et aux Etats-Unis. Grâce à son lobby, les organisations internationales font des rapports contre la Turquie sans même étudier les faits ni demander des explications », a-t-il dénoncé.

Le ministre a rappelé que certains soldats putschistes ont été blessés dans les opérations contre la tentative de coup d’Etat du 15 juillet, dénonçant ainsi le comportement des organisations internationales qui utilisent ces images, «disponibles de manière totalement transparente», pour mener une campagne contre la Turquie.

«Avec l’instauration de l’état d’urgence, nous avons suspendu certains points de l’article 15 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Mais nous ne l’avons pas suspendu dans sa totalité. Notamment sur les questions de la torture. Depuis de nombreuses années, notre gouvernement affiche une tolérance zéro face à la torture», a-t-il expliqué.

Le ministre Bozdag a par ailleurs appelé les sympathisants de l’organisation FETO, tombés dans son piège, à se ressaisir et à couper leurs liens totalement avec elle. AA