Bozdag : « Pour éviter l’extradition, Gülen pourrait fuir les Etats Unis »
AA – Ankara – Tuncay Çakmak
Le ministre turc de la Justice, Bekir Bozdag, a affirmé que Fethullah Gulen, chef de l’organisation terroriste FETO, coupable du coup d’Etat raté du 15 juillet, vivant actuellement aux Etats-Unis, pourrait fuir dans un autre pays où il ne sera pas extradé vers la Turquie.
Bozdag a répondu, mardi, aux questions de la chaîne privée turque A Haber concernant la tentative de coup d’Etat, les événements qui ont suivi et l’extradition de Gulen.
Il a affirmé que dans le cas où Washington ne prendrait pas une décision en faveur de l’extradition de Gulen, les relations entre lesEtats Unis et la Turquie seraient sérieusement affectées.
«Nous avons obtenu des informations selon lesquelles Gulen chercherait à fuir les Etats-Unis. Nous étudions la véracité de ces informations. Il serait à la recherche d’un pays avec qui la Turquie n’a pas d’accord bilatéral d’extradition ou d’accord de coopération juridique. A tout moment il peut fuir. L’Egypte, le Mexique, le Canada, l’Australie et l’Afrique du Sud sont les pays qu’il pourrait essayer de rejoindre», a-t-il expliqué.
Bozdag a rappelé que la Turquie a demandé aux autorités américaines de placer Fethullah Gulen en détention préventive pour justement empêcher une telle tentative de fuite.
«Les Américains nous ont affirmé qu’ils sont prêts à coopérer tant pour la détention préventive que pour la demande d’extradition», a-t-il dit.
« Actuellement il [Gulen] supplie les autorités américaines pour ne pas être extradé. Je lance un appel à Gulen. Rentre en Turquie et affronte la justice » ajoutant: « La Turquie est un Etat de droit, il y a des juges respectueux du droit et de la justice qui sauront le juger le plus justement possible », a-t-il ajouté.
Le ministre est ensuite revenu sur les allégations de torture et de mauvais traitements colportées par Amnesty International.
«Ces allégations n’ont aucun rapport avec la vérité. A peine le coup d’Etat de FETO repoussé, les membres de cette organisation terroriste ont commencé à partager des fausses informations parlant de torture», a-t-il dit.
«Quand un individu est placé en garde à vue, il passe d’abord une visite médicale. Tout est noté, blessures, coupures, maladies. Quand il ressort de la garde à vue, un nouveau rapport médical est publié. Tout ceci est accessible à tous. Toutes ces affirmations sont totalement fausses et infondées», a-t-il encore ajouté.