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Brussels Taxi Fed : Sam Bouchal dévoile son mémorandum sur le véhicule partagé par excellence !

Pour une mobilité durable, socialement et économiquement responsable.

La mobilité est désormais la première préoccupation des Bruxellois. e. s. si on en croit la dernière consultation sur le plan régional de développement durable (PRDD). 57% des sondés pointent la problématique. Cette urgence doit nous conduire à des décisions de ruptures (dissuasion et incitations).

La technologie est incontestablement une alliée dans la réponse que nous devons apporter aux questions de mobilité dans nos grandes villes. Le développement d’une plateforme intermodale (transports en commun, taxis, voitures et deux roues partagés) au service de tous les citoyens, devient un outil indispensable.

Mais, si la technologie est une alliée précieuse, la réglementation est une condition impérieuse pour atteindre des objectifs ambitieux et respectueux de l’espace public.

Depuis quelques années, nous avons vu arriver de nouveaux acteurs dans le secteur des services de transport à la personne. Ces entreprises sont venues avec des objectifs annoncés très alléchants et des moyens parfois très conséquents. Les promesses étant de désengorger les villes, de les dépolluer et de démocratiser le transport.

Après 9 années d’existence pour la plateforme américaine la plus connue, nous avons suffisamment de recul aujourd’hui, ce qui a permis à plusieurs études indépendantes de démontrer que ces services dits alternatifs ne remplissent pas les objectifs annoncés, et que dans les villes où ils se sont développés, ils ont au contraire accentué la pression automobile et contribué à la dégradation de la qualité de l’air et des conditions de travail de tout un secteur pourtant réglementé..

La mobilité est donc bien un enjeu économique, mais aussi de sécurité et de santé publique, et à ce titre, doit impérativement faire l’objet d’une réglementation efficiente.

A Bruxelles des mesures dissuasives et incitatives doivent être prises pour convaincre et induire de nouvelles habitudes de déplacement.

Le véhicule partagé par excellence à Bruxelles est le taxi.

Avec plus de 5 millions et demi de trajets par année, ce sont des centaines de milliers de Bruxellois et visiteurs de la Capitale de l’Europe qui se succèdent sur les banquettes arrière des voitures noires à damiers jaunes. Il n’est pas justifié que la fiscalité du taxi, et notamment la taxe régionale soit 25 fois plus importante que pour les autres solutions de véhicules partagés.

Nous pensons que si l’expérience COLLECTO est proposée en semaine et en journée, elle peut convaincre beau nombre de bruxellois de se détourner de la voiture individuelle. On pourrait imaginer une expérience pilote qui instaurerait soit deux jours semaine, soit tous les jours aux heures de pointes (entre 7H00 et 10H00 et entre 15H00 et 19H00). Le numerus clausus (qui demeure indispensable) pourra être revu substantiellement à la hausse. Ces mesures participeront au désengorgement de la ville, fluidifieront le trafic, amélioreront la vitesse commerciale des transports en commun tout en créant en un nombre d’emplois de qualité important à Bruxelles

Nous proposons que toutes les nouvelles licences taxis mises en route soient obligatoirement des licences PMR ou électriques. Ce type de véhicule fait l’objet d’une demande croissante et actuellement insuffisamment couverte.

Les taxis bruxellois souhaitent que l’on soit attentif et respectueux des investissements des 800 indépendants qui animent ce secteur d’activité. La reconnaissance du numerus clausus comme étant une composante indispensable à la régulation du secteur sans pour autant que celui-ci soit figé, il garantit un revenu décent aux travailleurs du secteur.

Il est indispensable afin de pérenniser les investissements de tout un chacun que la procédure de cession demeure comme prévu par l’ordonnance, à la faveur d’une adjudication publique au candidat qui aura remis l’offre régulière la mieux classée sur base d’une comparaison qualitative des offres et du prix auquel celles-ci proposent d’acheter le droit d’exploitation de l’autorisation.

Que la séparation des métiers de la limousine et du taxi soit clairement et indiscutablement cadrée dans leur champ d’activité.

Afin de garder la maîtrise sur ce secteur crucial pour la mobilité en région de Bruxelles capital, il est nécessaire que les plateformes de mise en relation soient réglementées. Celles-ci devront obtenir un agrément de l’administration pour pouvoir opérer sur le territoire de la Région. Des mesures et sanctions dissuasives devront être prises à l’égard des opérateurs qui ne se soumettraient pas aux règles.

Nous avons observé que les places de stationnements sur la voie publique avaient drastiquement diminué. Il reste moins de 550 places pour 1277 véhicules. Le nombre de taxis étant appelé à augmenter, les stations ne peuvent pas continuer à disparaître à ce rythme. La création d’une plateforme numérique qui met la totalité des taxis virtuellement à disposition du public est incontournable. Celle-ci devra être soumise à un comité de contrôle et d’arbitrage nommé par le gouvernement et composé, outre des représentants de l’autorité, des différentes composantes du secteur (chauffeurs, société, centraux).

L’accès à tous les sites propres est également nécessaire pour plus de pertinence et de complémentarité avec les transports en commun. Cela permet un meilleur service aux usagers, une économie de temps et d’argent, et par conséquence une attractivité accrue pour les services de taxi.

La procédure de recrutement et de formation des candidats chauffeurs a montré toutes ses limites et est un échec depuis plusieurs années. Nous  plaidons pour que le recrutement et la formation des chauffeurs soient confiés à des professionnels du secteur et sommes pour le soutien à des écoles de taxis agréés.

Les candidats chauffeurs de services de location de voitures avec chauffeurs seront aussi soumis à des formations équivalentes à celles des chauffeurs de taxis : conditions de formation et de moralité (certificat de capacité).

La formation comprendra un tronc commun pour les chauffeurs de taxis et de LVC. Une connaissance de l’anglais, en plus d’une des langues de la Région, sera exigée des chauffeurs de services de LVC.

Afin d’accueillir et d’orienter les usagers vers les services réguliers le taxi bruxellois et de les sécuriser, nous propons la création d’un service steward chargé d’un rôle de prévention. Ce service doit être présent lors de grands événements (salons, concerts, spectacles..) ainsi que dans les endroits stratégiques les plus fréquentés, Gare du Midi, cimetière d’Ixelles, centre-ville, Gare du Nord…

Pour Brussels Taxi Fed asbl

Sam Bouchal, 2/3/2019

Erkan Ozdemir / La Manchette