CCIB réagit sur la séquence d’un reportage sur les violences faites aux femmes
Le Comité Contre l’Islamaphobie en Belgique (CCIB) a été interpellé par de nombreuses personnes concernant une image d’une femme en foulard qui illustrait une sequence d’un reportage sur les violences faites aux femmes.
Le comité de communication du CCIB a eu une longue discussion très constructive avec Hafida HAMMOUTI.
En effet, diplomée de l’ULB, enseignante et présidente de la coordination des enseignants de religion islamique, militante des droits fondamentaux, et schaerbeekoise, elle a porté avec le président du CCIB Mustapha Chairi, le projet de la création de la rue Habiba-Ahmed (en mémoire de l’attentat raciste et islamophobe sur la famille Isnasni).
Vous trouverez son opinion ci-dessous :
« J’ai écouté attentivement Hafida Bachir Mrabet, Secrétaire Politique de Vie Féminine sur #CQFD au micro de Sophie Leonard sur la question des violences conjugales.
Des propos inquiétants relatant une exacerbation des faits de violences sur les femmes dus au confinement.
Pour illustrer le débat, un visuel mettait en évidence une femme portant un foulard avec le nr de téléphone à contacter le cas échéant 0800/300 30 et un site internet www.ecouteviolencesconjugales.be
A l’instar de nombreux.ses ami.e.s, je me suis posée la question de la pertinence du choix d’un tel profil.
J’ai donc été sur le site, et suis directement « tombée » sur ce même visuel.
Après une rapide recherche, j’en ai trouvé d’autres (cfr pic).
Je regrette évidemment la légèreté en termes de choix d’illustrations.
J’ai vécu (et le vit encore …) (ainsi que bon nombre de femmes coiffées comme moi …) une invisibilisation dans notre quotidien (sauf quand on est sommée de s’expliquer sur l’éventuel burkini rangé dans nos armoires, le #hijabrunning, la bise, la main, tout ça …).
La manière dont on s’adresse à nous tant dans les champs professionnels, scolaires que festifs, où les droits les plus élémentaires sont souvent bafoués, devient juste insupportable.
La visibilisation des minorités porteuses notamment de réussites relève du parcours du combattant.
Et en l’occurrence, de la combattante …
Dans un débat axé sur le confinement des femmes victimes de violences, mettre en évidence un profil qui me ressemble risquerait de laisser supposer (ou de conforter l’idée …) que ces femmes sont en première ligne des violences conjugales.
Elles le sont …
autant que d’autres malheureusement …
C’est comme si la visibilisation de ces femmes ne passait que par cet unique prisme …
En ayant dit cela, j’ai écouté l’intégralité de l’interview et les propos éclairants de Hafida Bachir Mrabet sur la situation que nous vivons.
Si pour autant, je qualifie volontiers mon expérience de vie à la maison de « confinement 5 étoiles », les réalités relatées mettent en évidence tout autre chose.
Et oui, le mot « féminicide » a été prononcé …
Et oui, sur le plan du « care », les femmes sont les plus exposées …
Et oui, dans le cas de familles monoparentales, des femmes doivent gérer ce confinement parfois sans le soutien de la pension alimentaire de l’ex-conjoint, et pire, lorsqu’elles vont faire leurs courses, il leur est interdit d’être accompagnées de leurs enfants …
Alors, au nom de toutes ces réalités, c’était probablement l’un des meilleurs #CQFD que j’ai pu entendre.
Et que Simon Bourgeois ait mentionné l’intersectionnalité et le cumul des discriminations, n’y est pas étranger non plus …
Récemment, j’épinglais le fait que le nr #1 des #Tendances sur Youtube était le morceau d’Imen Es ft Alonzo qui traite des violences conjugales …
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10158220563415775&id=634015774
La convergence de l’ensemble de ces informations m’inquiète.
J’espère donc qu’à l’avenir, la chaîne publique sera plus vigilante en ce qui concerne ses supports visuels …
Pour ce qui est du contenu …
qu’elle continue !
#ServicePublic »
La rtbf répond qu’il ne s’agit qu’une reprise de photos répertoriées sur le site de violencesconjugales.be