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Conférence sur la montée du populisme organisée par le PS Bruxellois

Une conférence-débat sur la montée des populismes en Europe était annoncée pour ce lundi 15 novembre 2021.

Le cadre est sublissime. Il s’agit d’une des salles qui composent l’Hôtel de Ville à la Grand Place de Bruxelles.

L’évent est organisé par la Fédération bruxelloise du PS sous l’égide de son président Ahmed Laaouej. Philippe Close, en tant que bourgmestre-hôte, a pu glisser 30 min de présence dans un agenda overbooked. « Un très grand succès et une énorme présence ! Merci aux personnes présentes et aux orateurs : Pascal Delwit (ULB) comme conférencier et François Brabant (Wilfried Magazine) comme modérateur. » a commenté le président du PS bruxellois Ahmed Laaouej sur une publication accompagnée de photos d’une salle noire de monde. La présence de la ministre de l’enseignement Caroline Désir n’est pas passée inaperçue. Des classes du Collège de Bruxelles étaient aussi présentes et ont pu poser des questions. Quasi toutes les sections PS des communes étaient représentées ! Rare !

Plusieurs salves de questions ont été posées. Impossible de condenser tous les échanges aussi intéressants les uns que les autres.

« Roger Nols, ancien bourgmestre de Schaerbeek, la 7 ème commune de Belgique, avait invité en 1984 Jean-Marie Le Pen et en 1985, il était candidat sur la liste du parti Libéral PRL où il a fait un nombre de voix de préférence extrêmement important. Le discours raciste et xénophobe avait vraiment pignon sur rue lors de campagne électorale. » rappelle le politologue Pascal Delwit.

François Brabant, rédacteur en chef du magazine Wilfried, questionne : « La loi Moureaux votée, il y a 40 ans, rappelle que cela ne signifie pas qu’avant cette loi, il n’y a aucun acteur politique qui était favorable au vote d’une loi pénalisant le racisme. Dans les années 60, il y avait des députés et sénateurs socialistes qui avaient essayé de faire passer une loi anti-raciste puis dans les années 70, Ernest Glinne avait essayé aussi. Mais ils avaient toujours été bloqués au parlement et puis cela se débloque avec Philippe Moureaux en 1981. Rappelons aussi qu’à ce moment là, il y a la conjonction de deux événements importants à rappeler : en juillet 1980, il y a eu un attentat contre un car d’enfants juifs à Anvers perpétré par un extrémiste pro-palestinien qui a fait un enfant mort dans ce car et plusieurs blessés. Quelques mois après, un autre attentat en décembre 1980 dans lequel un militant du Front de la Jeunesse (organisation d’extrême droite) tue avec un gros calibre un « immigré marocain » (qualification de l’époque), dans un café à Laeken. Et Philippe Moureaux racontait que c’est la conjonction de ces deux événements qui provoqua une vague d’indignations. En résumé, la politique, c’est cela ! Des « ères du temps » (cycliques) qui ont poussé à l’indignation générale que des actes officiels contre les racismes et à l’antisémitisme ont été posés. »

 « La fin des années 70 et début 80 est une période marquée deux éléments qui sont des alchimies dures pour la xénophobie et le racisme : une prise de conscience que les travailleurs étrangers vont rester (espagnols, grecs et italiens puis turcs, marocains et d’Afrique sub-saharienne). Et cette prise de conscience induit naturellement une forme de politisation de la question dans un contexte économique de crise. La plupart du temps, la politisation de la question de la xénophobie et du racisme intervient dans des contextes de crise. Par exemples dans les années 30, les mineurs wallons voulaient se débarrasser des mineurs flamands. Dans le même temps, les mineurs du Nord-Pas-de-Calais voulaient se débarrasser des mineurs du Borinage. Encore aujourd’hui, à Bruxelles Région cosmopolite, 38% de la population n’est toujours pas convoqué aux urnes ! » enseigne Pascal Delwit.

Erkan Ozdemir /La Manchette