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Crédit hypothécaire : désormais 25 à 30 % à charge du client !

Dans un avenir proche, les banques vont durcir le ton pour emprunter de l’argent afin de s’acheter un bien immobilier et cela pourrait devenir vachement plus difficile.

Selon un projet d’arrêté royal du ministre des finances Johan Van Overtveldt (NV-A), les banques pourraient à l’avenir ne plus prêter 100% de la valeur d’un bien immobilier.

C’est ce que recommande en effet la Banque Nationale de Belgique.

Johan Van Overtveldt souhaite par cette mesure rendre les banques moins vulnérables en évitant des risques d’insolvabilité des emprunteurs. Le projet prévoit de limiter le crédit accordé à maximum 80% du prix d’achat du bien, obligeant le futur acquéreur à fournir 20% du prix en fonds propres « ainsi que les frais corrélés, comme les frais de notaire, les droits d’enregistrement et les éventuels frais liés à la rénovation du bien acheté » (La Libre).

Dans ce même contexte, une entrevue avec les ténors du crédit et de l’immobilier de Bruxelles a été organisée.

En effet, Mr Orhan Liman, propriétaire du bureau portant le même nom, explique en quelques mots les méfaits de ce projet de loi :

« En effet, il s’agit là d’un durcissement des conditions d’octroi d’un crédit hypothécaire. Attention, je voudrais rappeler que la tendance était déjà tracée et ces mêmes conditions exigées par les banques devenaient plus strictes. Malgré toute cette nouvelle architecture, mon bureau fait le nécessaire pour trouver une solution adaptée à chaque profil de clients.  Notre profil clientèle s’adresse de manière générale à la population immigrée qui a besoin de profiter d’un crédit à 100%. Ainsi, une réserve de fonds propres est toujours disponible pour exécuter les travaux dans le bien immeuble acquis. Dans cette perspective, l’abattement jusqu’à 175.000 € des droits d’enregistrement à Bruxelles était une nouvelle de très bonne augure mais avec cette nouvelle, tout est malheureusement à refaire.

Enfin, il faut rappeler que la majorité des clients ne sont pas des mauvais payeurs, il ne s’agit là que d’une minorité.

Selon Mustafa Taskiran, gérant invétéré de l’agence immobilière schaerbeekoise Turyap Immo, nous éclaire concernant la partie vente :

« Cette nouvelle prend évidemment un mauvais cap ! Si nous devons être amenés à imposer au client une clause suspensive d’accord bancaire avec autant de conditions restrictives, les biens immobiliers seront beaucoup moins vendus. N’oublions pas que la relance économique de la Belgique est fondée sur notamment la vente de la brique. Donc, ce serait un non-sens de promouvoir une relance économique avec ce genre de projet de loi ! « 

Erkan Ozdemir / La Manchette