DRIME : le phénomène du rap Marseillais !
DRIME est un rappeur marseillais à la plume très lourde
D’emblée, on peut commencer par définir DRIME comme étant quelqu’un d’authentique.
Du haut de ses 24 ans, ce marseillais a un boulevard parisien devant lui. Entre rythmes arabesques et vocalises plus sérieuses, ce jeune a rien à envier aux plus grands.
Issu du terreau fertile du monde du rap, DRIME swingue sur des textes d’une authenticité réelle. En fait, tout simplement, il couche sur papier avec une facilité déconcertante des extraits de sa vie. Il y colle un « son » et le tour est joué.
Il est déjà propriétaire d’une quinzaine de classeurs pleins de raps. Pour lui, le plus simple est de se barricader dans sa chambre et écrire.
Il écrit le mec. Il aime l’écriture, d’ailleurs tellement que très souvent sa plus peut être très lourde.
Il raconte aussi bien une histoire d’amour que les fléaux qui touchent les jeunes de Cités. Il ne revendique rien, c’est sa façon de voir les choses. In fine, se positionner comme exemple pour les jeunes n’est pas une mince affaire.
Il faut rester au top à coup de persévérance. « Bosser, bosser et bosser et tout le monde peut y arriver» dit-il d’une placidité effrayante.
Bercé parmi les plus grands auxquels il attache une grande importance, DRIME fait balancer son cœur entre PSY4 de la rime, Fonky Family, IAM et bien d’autres.
A l’âge de 10 ans déjà, il a été pétri dans le hip-hop façon marseillaise. Sa plume exprime le plus souvent des émotions auxquelles il est soumis dans son train-train quotidien.
DRIME a déjà plusieurs clips à son actif et pas avec n’importe qui.
Dernièrement, on le voit rapper en featuring avec TK en compagnie de le blogueur-influenceur Oiseau Tyson (et son chien) et le youtuber Bengous. Un son produit par le tout aussi célèbre DJ Lameche.
On voit toute l’équipe dans un clip enflammé sur un petit bateau à Marseille dont le refrain en jette plein la figure :
« On marche à 2, on traine à 2, on est CRA2 donc on traine à 2. J’ai trop le boucan, je laisse pas le 22 »
Précédemment, dans son clip « Tu Deuh » (provoquer l’énervement cftr weshipédia), DRIME, toujours fidèle à lui-même, fait allusion à la provocation que les jeunes de banlieues marseillaises subissent dans leur quotidien.
Et de manière rétrospective, on arrive au son originel qui fait de DRIME ce qu’il est aujourd’hui : « Truc de fou » dans lequel déjà il « kick » (lire balance). Dans ce titre, il pousse un gros de gueule sur l’hypocrisie des gens et les différentes cabrioles que les gens peuvent accuser dans leur vie en faisant fi de leur entourage.
« Les gens comme ça, en vrai, moi je ne les fréquente pas. Que les gens ne mentent pas, je les reconnais de loin, il ne faut pas me la faire »
Comment DRIME a commencé le rap ?
« J’écris depuis tout petit, je suis un passionné, j’ai toujours écouté du rap. Et, c’est vers 18 ans que j’ai transformé ma chambre en un petit studio mais comme je n’avais pas beaucoup de moyens, je faisais comme je pouvais en m’enregistrant tout seul. J’ai fait du mixage et même un clip tout seul.
Par la suite, je me suis associé avec mon manager « Hamza » et à partir de là, de fil en aiguille, on a rencontré un producteur et à partir de là on avance tout doucement ! » répond DRIME dans un style très simple.
« Pour moi, le rap, c’est de la musique française de notre époque. Il n’y a plus de limites dans le rap. Il y a du champ, du kick, des sonorités africaines, cubaines. En vrai, je fais de la musique française. »
Comment t’imposer en modèle par rapport à d’autres jeunes ?
« Je suis un passionné, je ne m’arrête jamais ! Depuis petit, je suis tout le temps dans l’écriture. Je me lève et je me couche avec de la musique. Et puis c’est comme tout dans la vie, à force de travail, on s’améliore d’office. Et ce qui différencie les artistes est plutôt leurs origines, d’où ils sont issus etc. Moi, je suis un marseillais, j’ai certaines références qui vont forcément parler à des gens et j’y rajoute mon ressenti de la vie en générale. » explique DRIME.
Comment peux-tu expliquer le débit de ta production de rap ?
« J’ai déjà 200 sons qui sont prêts à être masterisés. J’ai cette facilité d’écrire qui me permet d’aller dans tous les sens. Je me représente moi-même dans mes chansons. J’exprime tantôt la mélancolie, tantôt l’anxiété, parfois l’amour, parfois le coup de gueule. Tout cela dépendra de mon humeur. Si je suis triste ou dépressif, je le ferai de suite ressentir dans mon texte et mon son. Je suis amoureux, le son sera plus mélodieux et moins rapide » enchaîne DRIME toujours aussi spontanément.
Un petit mot de ton manager Hamza ?
« Depuis qu’on est petit, je vois ce qu’il fait et j’entends ce qu’il fait. Une fois, DRIME a écrit une chanson alors qu’on était à table. Et dans ce son, il a exprimé les sentiments fraternels entre frère et sœur. Mais le problème, c’est que DRIME n’a pas de sœur donc il s’est mis dans le rôle d’un frère qui écrirait pour sa sœur. Et le contenu du son parait tellement vrai que certaines personnes ont envié la sœur de DRIME qui n’existe tout simplement pas. » répond Hamza, le manager et ami d’enfance de Drime.
Erkan Ozdemir / La Manchette