Edito : Le DéFi, lui, vote le décumul intégral !
Il est plus un secret de polichinelle qu’en politique tous les coups sont permis.
En effet, le parti socialiste PS subit un lynchage médiatique et partisan qui n’est qu’une suite logique des dérives qu’il dissimulait bon gré mal gré depuis maintenant trop longtemps.
D’ailleurs, la légitimation de cette décadence inexorable dans les enfers se poursuit encore maintenant par la simulation d’un nouveau règlement interne qui n’est en fait qu’un vil subterfuge.
De la poudre aux yeux jetés ici et là en donnant l’impression d’avoir réalisé un renouveau chez les socialistes qui devrait redorer le blason d’un parti accusant tous les maux de la planète. Personne n’est dupe par cette manigance.
En effet, donner l’impression aux militants et au public d’avoir réalisé un gros changement par la relance du coup de poker du décumul financier n’est qu’une duperie digne d’une citation d’Hérodote : « Une multitude est sans doute plus facile à leurrer qu’un seul homme ».
Décumul financier ! On était parti sur une séparation totale des salaires et des mandats mais nous revenons au modèle basique du « Un homme, un salaire mais plusieurs mandats ! ». Sans oublier qu’à cette donne, nous conditionnons quelques critères encore inadmissibles à ce stade, « les bourgmestres des communes de moins de 50.000 habitants peuvent allègrement cumuler la fonction avec un mandat de député ! ».
Jean Jaurès se retournerait dans sa tombe par cette machination qui n’a ni queue, ni tête. Le même Jaurès qui soutenait de tous ses atomes la « grande grève des mineurs de Carmaux ». Vous savez les prémisses d’un système syndical qui favorisait une protection du peuple. Le peuple qui, pour le moment, est l’élément oublié, le maillon faible de la chaîne d’un pouvoir socialiste qui ne respecte plus ses devoirs. Un député fédéral fédéraliste me disait à juste titre : « Les pouvoirs sont des devoirs ! ». D’aucuns ont considéré que les devoirs de « voler » ou plus adapté à notre ère de « racketter » le peuple est un devoir.
Aujourd’hui, nous apprenons que, malgré la nouvelle du décumul financier, l’éventualité de mettre cette fameuse histoire du décumul au parlement bruxellois pourra in fine laver plus blanc que blanc et tranchera en faveur du décumul intégral socialiste.
Mais, il y a un couac et un gros ! D’autres partis plus sereins comme le DéFi saute sur l’occasion pour intelligemment bloquer toutes tergiversations et trancher par une belle épée de Damoclès.
« Nous, Défi, décumulons intégralement ! » Eh oui, ni une, ni deux, Olivier Maingain, en tant que toréador magistral veut stopper l’hémorragie.
Le message fort de ce soir au Congrès du DéFi est très clair, dès 2019, la fonction de parlementaire sera incompatible avec une fonction exécutive du locale, dans toutes les assemblées du pays et peu importe de nombre d’habitants de la commune en question. Tout ceci est à considérer à tous les niveaux de pouvoirs.
Eh oui, encore une fois, le PS pourra soupirer, son droit inaliénable ces derniers temps.
Le DéFi décide de trancher en âme et conscience sans se lier d’amitié ou tenter de le faire avec quiconque.
Pour finir, j’utiliserai volontiers cette citation de Shakespeare qui ira comme un gant à ce somptueux coup du sombrero au PS quasi déchu : « Il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark » (Hamlet).
Erkan Ozdemir / La Manchette