EMB : L’interdiction de l’abattage rituel est illégale
L’Exécutif des Musulmans de Belgique et le Conseil de Coordination des Institutions Islamiques de Belgique se réjouissent de l’avis de l’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne publié ce 10 septembre 2020 concernant l’interdiction en Flandre de l’abattage rituel.
L’avocat général conseille à la Cour de justice de statuer que les États membres de l’Union, comme la Belgique, ne devraient pas adopter une interdiction absolue de l’abattage sans étourdissement, y compris l’abattage rituel pratiqué par les communautés musulmane et juive. Les États membres ne devraient pas non plus imposer une autre procédure d’étourdissement – telle que l’étourdissement réversible – à ces communautés religieuses. Les États membres sont tenus de respecter les croyances religieuses profondément enracinées de la communauté musulmane et de la communauté juive en autorisant l’abattage rituel d’animaux sans étourdissement. Si les États membres peuvent adopter des règles strictes pour protéger le bien-être des animaux, ils ne peuvent, en revanche, pas attaquer le « noyau » des pratiques religieuses de la foi islamique et juive. La protection des communautés religieuses dans le contexte du processus d’abattage était un choix politique légitime du législateur de l’Union.
La communauté musulmane attend maintenant avec confiance l’arrêt final de la Cour de justice. Après tout, les techniques actuelles d’abattage rituel sont une alternative à part entière aux techniques d’étourdissement des animaux et sont parfaitement compatibles avec les exigences européennes et belges en matière de protection de la santé publique, de sécurité alimentaire et de bien-être animal. Dans une société harmonieuse et diversifiée, il doit être possible de résoudre certains problèmes sociaux importants de diverses manières, sans forcer tout le monde à se plier à une fausse solution simplifiée à l’extrême.
La communauté musulmane estime que l’interdiction flamande et wallonne de l’abattage rituel est manifestement contraire à la liberté religieuse inscrite dans notre Constitution et dans la Charte de l’Union européenne. Dans une société pluraliste, il est important de travailler avec toutes les couches de la société sur le bien-être animal, sans stigmatiser certaines communautés. L’empathie et la compréhension mutuelle sont au cœur de nos valeurs européennes communes. Cela est confirmé ce 10 septembre 2020 par l’avocat général de la Cour de justice. La communauté musulmane est convaincue que l’état de droit prévaudra.