Emir Kir : les candidats aux élections 2019 de Saint-Josse sont dans les « starting-bloks »
Commençons déjà par annoncer la couleur. Elle est rouge et typiquement écarlate à Saint-Josse.
4 candidats se placent face à leur couloir de course. Ils vont affronter plusieurs éléments : le temps, le compte à rebours, la peur, le dépassement de soi, les bâtons dans les roues, les critiques, les casseroles gardées au chaud par leur adversaire.
Bref, une véritable partie de plaisir pour des dinosaures comme Emir Kir.
Les campagnes électorales, ça le connait et il n’en a pas peur. Mieux encore, il en profite à chaque fois afin d’améliorer son score. Certains pensent que c’est en faisant une campagne à l’américaine que cela fonctionne mais c’est faux.
Une élection, c’est finalement de rendre à César ce qui lui appartient. Surtout quand César est sur le terrain. D’ailleurs César disait jadis : « Recommencer, ce n’est pas refaire »
Et, c’est exactement cette maxime qu’Emir Kir met en exergue dans chaque exercice électoral. Il ne se contente pas de juste refaire son score mais il le performe, il le challenge et par la force des choses, il l’intensifie.
S’il faut trouver une relation de cause à effet, il ne faut pas aller bien loin. Il n’a jamais délaissé le terrain. Comme déjà énoncé dans un article précédent lors d’une campagne précédente, il est campagne dès la première minute de sa montée en charge.
Une autre citation latine de Cicéron dans « Les Tusculanes » rapportait que « Consuetudinis vis magna est », c’est-à-dire « La force de l’habitude est puissante »
En extrapolant quelque peu, on pourrait compléter en écrivant que, lors de la législature en cours, Emir Kir a pris sa force dans la protection inconsidérée des minorités et c’est en cela que les citoyens entretiennent leur calme intérieur malgré le magma profus d’un parlement fédéral toujours aussi austère. Cette habitude est puissante mais acclimate le citoyen à sa zone de confort pendant qu’un politicien temporise en véritable « buffer » qui lui vaut plusieurs plumes.
Mais, le PS a choisi de placer les tours et la reine de Kir sur l’échiquier politique régional et fédéral Tout ceci est de bon augure évidemment.
Lydia Dujardin Desloover, une vraie pile, n’en finit pas avec ses mimiques et gestes qui lui sont chers. Mais quand il s’agit de prendre le micro et d’avoir une prestance politique, le sérieux revient au galop et le visage se durcit et le discours se fait professionnel. Pour ainsi dire, il n’y a rien qui dépasse !
Plus ancien, Philippe Boïketé, quant à lui, a déjà cette prestance et sait occuper la scène. Il s’adresse au public avec des exemples de la rue. Il suit donc forcément les traces de son mentor Emir Kir. Son récit lors de la cérémonie d’ouverture de campagne a été poignant. Les militants, venus pour passer un bon moment, ont dû prendre cet ascenseur émotionnel imposé par un gouvernement trop hostile et antisocial. Lors d’une visite de commerce, le premier échevin a rencontré des travailleurs se ravitailler dans l’établissement. S’en est suivie une discussion trop souvent jetée aux oubliettes par égoïsme. Ces travailleurs du bâtiment revenaient d’une journée éreintante et n’avaient aucune vision quant à leur avenir professionnel sur très court terme. Tout simplement, ils ne savaient même pas s’ils continueraient à bosser le lendemain.
Loubna Jabakh, aussi académicienne que Philippe Boïketé, est la plus protocolaire du groupe. Avocate de formation, elle a toujours travaillé dans l’environnement très carré du notariat. Evidemment, accéder au statut de personnalité publique lui a déjà permis de rajouter une nouvelle corde à son arc ; l’hypotypose très connue en politique. Elle a retracé les méfaits économiques du gouvernement actuel sur les citoyens avec une rhétorique quasi visuelle.
Mais attention, au petit jeu des machines à voix, Emir Kir n’est pas le seul. On peut, par exemple, énumérer d’autres personnes présentes lors de la cérémonie d’ouverture de campagne.
Hasan Koyuncu, aussi un véritable aspirateur à voix, se réconforte par son réseau toujours aussi grandissant et s’appuie sur un dynamisme politique professionnalisant. Il s’est déjà attaqué à des gros dossiers en tirant son épingle du jeu avec brio. L’abattage rituel, la mobilité, le droit des femmes, les transports publics, donc une kyrielle de sujets importants.
Ibrahim Donmez s’impose aussi comme une vraie force vive. Fort d’une expérience incompressible de 10 ans en tant qu’administrateur à la STIB, il porte l’étendard du spécialiste de la mobilité bruxelloise. L’issue du scrutin qui pointe son nez ne devient dès lors qu’une formalité pour siéger au sein d’un parlement qui lui revient quasi de droit.
Done Sonmez, Abobakre Bouhjar et Martin Maréchal étaient aussi les représentants de la commune voisine (1030) à participer à cet événement.
Jamal Ikazban, Kenza Yacoubi, Leila Agic, Julien Uyttendaele, Marc-Jean Ghyssels, Laure D’Altilia ont pris la peine de se joindre au groupe tennoodois dans cette fameuse salle du « Claridge ».
Erkan Ozdemir / La Manchette