Europe

France : 3 attentats en 18 mois/plus de 230 morts

AA/Desk/Esma Ben Said

Charlie Hebdo (7 janvier 2015), Attentats de Paris (13 novembre 2015) et désormais l’attentat de Nice (14 juillet 2016)… La France déplore au total plus de 230 victimes en dix-huit mois, ce qui fait d’elle le pays européen qui comptabilise le plus de morts lors d’attaques terroristes, depuis les attentats de Madrid, en 2004, qui avaient fait 191 morts.

Retour sur trois attaques meurtrières  :

Attentat de Nice (14 juillet 2016) : 84 morts et plus de 200 blessés dont de nombreux graves (bilan officiel provisoire)

Un camion fonce, jeudi soir, dans une foule réunie pour assister au feu d’artifice de la Fête Nationale française, sur la célèbre Promenade des Anglais, à Nice (sud de la France).

Bilan: 84 morts, dont 10 enfants, plus de 202 blessés, dont cinquante en « état d’urgence absolue », selon un dernier bilan donné vendredi, en début de soirée, par les autorités françaises.

L’auteur de  cet attentat est Mohamed Lahouaiej Bouhlel, né en Tunisie et originaire de la ville de M’saken du gouvernorat de Sousse dans le centre-est de la Tunisie. Il vivait en France depuis 2005 et était détenteur d’une carte de séjour.

D’après le procureur français de la République François Molins, Mohamed Bouhlel était uniquement connu des services français de police pour des faits de menaces, violences, vol et dégradation commis entre 2010 et 2016 mais « condamné une seule fois en mars 2016 pour une agression sur un automobiliste, commise deux mois plus tôt. »

En revanche, l’auteur de l’attentat de Nice, n’était pas connu pour des faits liés au terrorisme et non fiché S (fiches signalétiques du fichier des personnes recherchées), d’après la même source.

L’attaque est survenue quelques heures après que le président français François Hollande a annoncé que l’état d’urgence (en place depuis les attentats de Paris) ne sera pas prolongé et prendra fin le 26 Juillet prochain.

Revenant sur cette annonce, le président qui a déclaré lors d’une allocution télévisée tenue dans la nuit de jeudi à vendredi qu’on ne pouvait pas « nier le caractère terroriste de l’attaque », a également annoncé que l’état d’urgence serait prolongé de trois mois.

Attentat du 13 novembre 2015 à Paris : 130 morts

Trois attaques simultanées plongent la capitale française dans la stupeur et l’effroi.

Trois kamikazes se font exploser au stade de France, une autre équipe attaque des terrasses de bars dans les 10e et 11e arrondissements alors que trois autres terroristes prennent d’assaut la mythique salle de concert parisienne le Bataclan, tirant sur le public venu assister au concert des Eagles of Death Metal.

Au total, 130 personnes sont tuées (dont 90 au Bataclan). C’est la première fois que des kamikazes se font exploser en France, selon les experts. Ces attaques, simultanées, ont été revendiquées par l’organisation terroriste Daech.

Le 7 janvier 2015 : Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, « l’onde de choc »

Au début de l’année, les attentats au siège de Charlie Hebdo et à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes avaient causé la mort de 17 personnes et provoqué une véritable onde de choc à travers le pays.

Le 7 janvier, les frères Kouachi pénètrent dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo (11e arrondissement de Paris) et ouvrent le feu lors d’une conférence de rédaction.

Onze personnes sont tuées (un agent de maintenance, dix journalistes et collaborateurs du journal dont les dessinateurs Cabu, Charb et Wolinski).
Lors de leur fuite, les frères Kouachi abattent un policier déjà à terre, Ahmed Merabet.  Après deux jours de cavale, les frères Kouachi prennent en otage le gérant d’une imprimerie où ils s’étaient retranchés. Ils sont finalement abattus au cours d’un assaut mené par les forces de sécurité françaises.

L’attaque de Charlie Hebdo est revendiquée par Al-Qaïda au Yémen.

Au moment de la cavale des frères Kouachi, un de leurs proches, Amedy Coulibaly tue par balle une policière à Montrouge (Ile de France).  Le lendemain, c’est lourdement armé qu’il se rend porte de Vincennes (Paris) dans une supérette « Hyper Cacher ». Coulibaly prend alors en otage les clients, de confession juive.

A l’intérieur du magasin, il tue quatre personnes et est lui-même tué durant l’assaut du RAID ( unité d’élite de la Police nationale française) et de la BRI (Brigades de recherche et d’intervention).

Coulibaly avait appelé le média français BFMTV dans l’après-midi pour se réclamer de l’organisation Daech et avait affirmé s’être « synchronisé » avec les frères Kouachi.

La France est le pays européen qui déplore le plus de morts depuis l’attentat de Madrid en 2004, durant lequel des bombes placées dans des trains par des membres d’al-Qaida font plus de 190 morts et près de 2 000 blessés.

Pour les experts en sécurité et lutte contre le terrorisme, la France est visée, en partie, en raison de son engagement dans la coalition internationale qui lutte contre Daech. Hollande a déclaré, jeudi soir, qu’il renforcerait davantage la mobilisation en Irak et en Syrie où sévit l’organisation terroriste.