Europe

France : des Bretons se baignent habillés en guise de solidarité avec les femmes en burkini

Une manifestation de solidarité avec les femmes portant le burkini a été organisée en Bretagne (Ouest français) alors que le débat politique est dominé par l’interdiction de ce maillot de bain dans le sud de la France, a rapporté lundi la presse locale.

Une trentaine de personnes, hommes et femmes, se sont baignées habillées, dimanche après-midi, certains portant même le voile sur la plage des Dames, à Noirmoutier (département de la Vendée), a rapporté Ouest France.

L’idée de la manifestation, baptisée, « douarnkini », en allusion au nom de la commune Douarnenez, est de « dénoncer le côté grotesque de tout ce qui se passe autour du burkini », explique Françoise Pellae, membre du mouvement « Planning familial » et organisatrice de l’évènement.

Les manifestants ont également voulu soutenir la décision du Conseil d’Etat du 26 août, qui a suspendu l’arrêté de la mairie de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), interdisant le port de burkini sur ses plages, pour « violation des libertés individuelles ». « Une décision logique qu’il convient de soutenir », justifient ainsi les participants, cités par Le Télégramme.

« Nous voulons être solidaires avec les femmes qui portent des burkinis et ne peuvent pas se baigner du fait de ces interdictions [qui ont touché plusieurs communes du Sud français]. (…) Le fait que des maires aient voulu empêcher des femmes de se baigner (..) est inimaginable. Cela veut dire que leurs enfants n’iront pas à la plage », ajoute, à cet égard, l’organisatrice de l’évènement.

L’idée n’est pas forcément de justifier le burkini, « mais il n’y a aucune raison de s’attaquer aux femmes qui le portent », estime pour sa part, Monique Prévost, également membre du Planning familial.

« C’est très beau de voir que des personnes qui ne revendiquent pas particulièrement de religion se mobilisent pour permettre à des femmes de croire librement (…) Ces femmes musulmanes sont françaises, et les arrêtés anti-burkini les persécutaient. C’est intolérable », selon Mélanie Jouitteau, habitante de la commune de Locronan (Finistère), également citée par Le Télégramme.

Malgré la décision du Conseil d’Etat, les maires interdisant le burkini ont fait part de leur souhait de maintenir leurs arrêtés, à l’exception de Lionnel Luca, maire de Villeneuve-Loubet et premier concerné par le jugement. « J’appliquerai bien sûr, la décision du Conseil d’État, quoi qu’on en pense », a déclaré Luca, cité par Le Télégramme, alors que d’autres mairies, en particulier celle de Nice, continuent à verbaliser des femmes portant le burkini ou encore le voile sur les plages de leurs communes. AA