Economie

France: Difficile modification de la loi travail face à la contestation sociale

AA – Paris – Bilal Muftuoglu – La loi travail qui fait l’objet de contestations sociales depuis mars dernier dans toute la France, pourrait tout au plus voir quelques dispositions modifier, notamment au niveau de son contenu le plus critiqué sur les accords d’entreprise, encore que l’idée d’un retrait de la réforme, comme souhaitent les syndicats, risque d’être complètement mise à l’écart.

Le rapporteur de la loi travail, Christophe Sirugue (PS), a suggéré mardi que l’article 2 de la réforme, concernant les négociations dans les entreprises, pourrait être atténué, pour répondre à la demande des syndicats, sans pour autant accepter l’idée de son retrait total.

« Aujourd’hui, il y a des points sur lesquels il n’est pas question de transiger, pas de retrait du texte (…) pas de retrait de l’article 2 », a déclaré Sirugue, sur la chaîne LCI. Et d’ajouter toutefois:

« Je pense qu’il faut continuer à travailler pour amender cet article 2, pour régler cette question (…) Il faut sans aucun doute que je continue à travailler, continue à dialoguer, avec le gouvernement bien évidemment, avec les députés de la majorité, avec les organisations syndicales qui le souhaitent, pour trouver une formulation qui participe de cette même ambition, faire attention à ce qu’il n’y ait pas un dumping social ».

La déclaration du rapporteur qui survient à un jour du débat d’examen des amendements par la commission du Sénat donne les premiers signes d’une inflexion de l’exécutif sur les accords d’entreprise. Le Sénat, où la majorité est détenue par la droite et le centre, pourrait pourtant adopter des amendements qui favorisent davantage les chefs d’entreprise, au mépris des syndicats et des travailleurs.

Les syndicats ont, de leur côté, déjà déposé un préavis de grève nationale et générale pour le 14 juin, soit quatre jours après l’examen de la loi par le Sénat et, par coïncidence, le coup d’envoi de l’Euro 2016 à Paris.

D’autre part, le Premier ministre français Manuel Valls s’est montré moins ouvert aux modifications, dans sa déclaration qui tombe presqu’au même moment que celle du rapporteur. S’exprimant lors de la réunion hebdomadaire des députés socialistes à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a estimé, à l’égard de la loi travail, que « reculer serait une faute politique ».

Valls a également fait part de sa volonté de « tenir sur le fond du texte », dont l’article 2.