France : La prison à vie requise pour deux anciens bourgmestres rwandais accusés de génocide
AA – Paris – Bilal Muftuoglu
L’Avocat Général a requis lundi que Tito Barahira et Octavien Ngenzi, tous deux jugés en France pour avoir participé au plan d’extermination de la minorité tutsi, soient reconnus coupables de génocide de 1994 au Rwanda et condamnés à la peine de réclusion criminelle à perpétuité.
Dans le deuxième procès historique sur le génocide des Tutsis en France, l’Avocat Général qui a terminé son réquisitoire cet après-midi a plaidé pour la condamnation à perpétuité de Barahira et de Ngenzi, anciens bourgmestres (maires) de la commune de Kabarondo, près de la frontière tanzanienne, dans l’est du Rwanda.
La réquisition judiciaire de Philippe Courroye qui fait suite à deux mois de procès devant la cour d’Assises de Paris, qualifie Ngenzi de « dirigeant » et Barahira d' »officiant de la machette » dans l’extermination des Tutsis à Kabarondo.
Les bourgmestres sont jugés en France en vertu de la compétence universelle des jurisdictions françaises sur le génocide et les crimes contre l’humanité, selon le magistrat Courroye.
Les deux anciens maires de Kabarondo auraient en particulier participé au massacre de l’église de Kabarondo le 13 avril 1994, qui a fait plus d’un millier de victimes, selon le Collectif des Parties Civiles Pour le Rwanda (CPCR), qui se porte lui-même partie civile dans ce procès. Actuellement en détention provisoire dans la région parisienne, Ngenzi avait été arrêté sur l’île de la Mayotte et Barahira à Toulouse.
Leur procès fait suite à l’affaire de Pascal Simbikangwa, ancien officier du Service central de renseignement (SCR) rwandais, condamné lui à 25 ans de prison en mars 2014 pour des crimes contre l’humanité.