“FraRgile” : l’expo insolite à Schaerbeek

Frargile est mot qui contient en son sein une figure de style très peu connu du monde.

Cette technique de communication s’appelle la métaphore. Elle « consiste à remplacer un mot par un autre, alors qu’entre ces mots il y a un rapport d’analogie. »

Bon d’accord, ce n’est pas tout à fait la métaphore au sens propre du terme mais cela y ressemble. Certes, Frargile se décompose donc en « fragile » et en « argile ». D’habitude, ces mots sont assez analogues l’un de l’autre. Pourquoi ? Tout le monde connait la fragilité d’une poterie ou une assiette en porcelaine ou argile. Si non, prenez l’occasion de casser les assiettes comme jadis dans les bouzoukia grecs afin de chasser les maux intérieurs. Vous verrez le résultat n’est pas très enchanteur.

Toujours est-il que Jean-François d’Or, un schaerbeekois, a donc lancé sa dernière grosse exposition avant les travaux de restauration prévue pour janvier 2018 de l’extraordinaire bâtiment de « La Maison des Arts » de la commune, sis à la chaussée d’Haecht 147. L’idée est géniale : il a voulu tisser des liens autres avec différents artistes pour que, in fine, l’exposant a le devoir de bousculer les usages en associant la fragilité de la terre à notre fragilité. Ainsi argile devient fragile.

L’incroyable pièce de la brique, pièce maîtresse de l’expo, est interpellant. Une brique avec un effet en trompe l’œil est reposée sur un séant ; un de ses coins contendants. Le matériau fragile à la base ne répond à aucune équation connue avec de surcroit un effet de ressort qui rend la chose encore plus intrigante.

L’impression d’une brique en caoutchouc est désormais donnée par l’artiste Roeland Tweelinckx d’Anvers

L’échevin de la culture de Schaerbeek, Sadik Koksal s’est entretenu avec le public venu nombreux pour contempler les différentes créations par les artistes.

L’échevin des Sports et de la Jeunesse de Schaerbeek, Sait Kose, très fort intéressé par l’art, a constaté l’intrigue pointée par les exposants avec un regard amusé.

« Il s’agit en effet de sortir de ses habitudes pour pouvoir accepter le changement. Bousculer la routine devrait se faire plus régulièrement pour que nos citoyens puissent voir les choses avec le regard qui pétille. Il y a clairement ici un parallélisme à faire avec les matières de la jeunesse et des sports dont j’ai la charge à la commune. Il faut que notre jeunesse puisse avoir accès plus simplement à des activités qui sortent de la norme, raison pour laquelle un voyage aux Etats-Unis a déjà été organisé en 2017. Même chose pour le sport, à l’instar des sports de ballon très connu de nos jeunes, nous voulons élargir le diamètre de sélection des sports au maximum avec des activités aquatiques, à flèche etc.. » a relaté l’échevin Sait Kose.

Exposition reste accessible jusqu’au 2 décembre 2017 à la Maison des Arts de Schaerbeek, chaussée d’Haecht numéro 147 et est totalement gratuite.

Erkan Ozdemir / La Manchette