Hasan Koyuncu : Plus que jamais pressenti comme bourgmestre de Schaerbeek
La scène politique de Schaerbeek connaît un tournant majeur depuis les élections communales du 13 octobre 2024. Au cœur de cette reconfiguration, une figure se distingue plus que jamais : Hasan Koyuncu, tête de liste du Parti Socialiste (PS), qui est désormais pressenti pour devenir le prochain bourgmestre de la commune.
Un triomphe électoral incontestable
Les résultats des urnes parlent d’eux-mêmes. Le PS, mené par Hasan Koyuncu, a obtenu 19,2 % des suffrages, décrochant 10 sièges au conseil communal. Ce score a permis au parti de s’imposer comme la première force politique de Schaerbeek, devançant le cartel MR-Les Engagés (18,2 % et 8 et 2 sièges) et Ecolo-Groen (9 sièges).
Outre la percée collective du PS, Hasan Koyuncu s’est aussi illustré sur le plan personnel, réalisant le meilleur score individuel avec près de 4 000 voix de préférence. Ce résultat conforte sa légitimité pour briguer le poste de bourgmestre et justifie la position ferme de la direction du PS Schaerbeekois.
Le soutien indéfectible du PS
Le président des socialistes bruxellois, Ahmed Laaouej, n’a pas mâché ses mots : « Le poste de bourgmestre pour Hasan Koyuncu est non négociable ». Le soutien fort réitère la position du PS dans les négociations en cours pour la formation d’une coalition majoritaire au sein du conseil communal.
La position de Laaouej a le mérite d’être claire. Pour le PS, fort de sa victoire aux élections, il est inconcevable que la première place revienne à une autre formation politique. Ce message ferme met la pression sur les négociations en cours, notamment vis-à-vis du MR, qui ne cache pas ses réticences à l’idée de voir Hasan Koyuncu endosser la fonction de bourgmestre.
Un climat politique sous tension
Si le PS se veut inflexible, la situation est plus complexe sur le terrain des alliances. En effet, pour former une majorité au conseil communal (minimum 24 sièges sur 47), il est nécessaire de rassembler plusieurs formations.
Actuellement, le cartel MR-Les Engagés, qui a obtenu 10 sièges, est considéré comme un partenaire potentiel, mais les négociations sont tendues. Georges-Louis Bouchez, président du MR, a exprimé publiquement son opposition à la candidature de Hasan Koyuncu au poste de bourgmestre, qualifiant cette perspective de “non envisageable”. Cette position pourrait compliquer la formation d’une majorité stable.
Un candidat au profil fort et enraciné localement
Hasan Koyuncu n’est pas un nouveau venu dans la politique schaerbeekoise. Né à Schaerbeek le 8 mai 1981, il a rejoint le Parti Socialiste en 2010. Il devient conseiller communal en 2012 avant d’être élu député bruxellois en 2014.
Connu pour sa proximité avec les citoyens et son travail sur les thématiques de l’inclusion sociale et de la jeunesse, Koyuncu jouit d’une forte popularité locale.
Son ancrage dans la commune et sa capacité à mobiliser l’électorat des quartiers populaires de Schaerbeek expliquent la solidité de sa position. Le soutien des habitants et ses performances aux urnes font de lui un candidat de premier plan.
Quelles perspectives pour Schaerbeek ?
Dans l’immédiat, le PS a annoncé qu’il rejoindrait le collège des bourgmestre et échevins en “affaires courantes”. Cette décision vise à assurer la continuité de la gestion de la commune en attendant qu’une majorité définitive soit trouvée.
Cependant, la route vers le maïorat reste semée d’embûches. Pour Hasan Koyuncu, la mission sera double : non seulement parvenir à forger une coalition majoritaire avec des partenaires parfois hostiles, mais aussi convaincre au sein de son propre camp qu’il est le mieux placé pour incarner la stabilité politique à Schaerbeek.
La perspective de voir Hasan Koyuncu devenir bourgmestre reste forte, mais elle dépendra en grande partie de la capacité des différentes forces politiques à dépasser les lignes de fracture et à construire une majorité stable. D’ici là, le bras de fer politique se poursuit, avec des enjeux majeurs pour l’avenir de Schaerbeek et de ses habitants.
EO / La Manchette