Ixelles : Des habitations familiales se mutent en colocation de luxe, régulons !
IXELLES
Transformation d’habitation familiale en colocation de luxe, régulons !
Avenue Georges Bergmann, avenue Brillat-Savarin, avenue Brugmann, rue Capitaine Crespel, rue Darwin, rue Elise, rue de l’Ermitage, rue Faider, rue de Florence, boulevard Général Jacques, rue Lesbroussart, rue de la Longue Haie, rue Maria Malibran, rue Wayenberg, rue Wéry, … sont quelques-unes des rues ixelloises qui abritent désormais des maisons qui ont été transformées pour accueillir des colocations. Le phénomène n’est pas propre à Ixelles mais la commune est particulièrement concernée.
A Ixelles, ce sont près d’une cinquantaine de maisons unifamiliales qui ont été transformées en colocation de luxe. Ces habitats groupés de 8 à 22 chambres sont meublés et offrent aux locataires des prestations de qualité premium (nettoyage, panier de fruits, salle de sport, salle de cinéma). Les loyers oscillent entre 700 et 1100 euros par mois principalement à destination d’une jeunesse internationale.
Les quatre principaux acteurs bruxellois Cohabs, Colive, Ikoab ou encore Coloc Housing sont en pleine croissance, il y a quelques semaines Cohabs a annoncé avoir levé 58 millions d’euros.
A côté de l’aspect convivial de la vie en communauté, ce genre de logement, appelé cohousing ou coliving, transforme profondément l’usage des maisons familiales.
Alerté par des riverains, Geoffroy Kensier, chef de groupe Objectif XL, a mis le sujet à l’agenda du conseil communal. « Il s’agit d’un nouveau produit immobilier, les investisseurs achètent, rénovent et subdivisent en maximum de chambres. Dans la grande majorité des cas, ces transformations ne nécessitent pas de permis d’urbanisme et donc la commune n’est pas informée. Du jour au lendemain, vous vous retrouvez avec 20 nouveaux voisins dans des habitations qui n’ont pas été construites et isolées pour accueillir autant de monde. »
Les investisseurs arrivent parfois à acheter deux maisons mitoyennes pour en faire un grand espace et un double jardin.
« Il faut agir et réguler rapidement, nous ne pouvons rester dans une attitude passive. » Pour l’élu Geoffroy Kensier, une requalification de l’usage des biens et une taxation spécifique doit être envisagée. « Nous demandons à la majorité d’encadrer ce nouveau modèle économique pour avoir une taxation juste et conforme à la réalité. Il s’agit également de préserver la quiétude de nos quartiers. Il y a urgence. »