Journée internationale contre la torture
Ce 26 juin, à l’occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, une cinquantaine de militants d’Amnesty International ont parcouru 10 kilomètres à vélo pour rejoindre les cinq ambassades des États ciblés par la campagne “Stop Torture” de l’organisation, et dénoncer les actes de torture et de mauvais traitements qui sont encore trop souvent pratiqués dans ces pays.
Les cyclo-militants ont circulé entre les ambassades des Philippines, du Maroc, du Mexique, du Nigéria et d’Ouzbékistan, dans les boîtes aux lettres desquelles ils ont déposé au total plus de 150.000 signatures en faveur d’individus victimes de torture. Un pochoir “Amnesty is watching you” réalisé par le collectif de street artists Propaganza a été tagué devant chacune des ambassades pour rappeler aux autorités concernées qu’Amnesty International ne relâche pas sa vigilance et continuera à dénoncer publiquement les actes de torture et de mauvais traitements.
“La lutte contre la torture est un combat historique d’Amnesty International. Si plus de 150 États ont ratifié la Convention contre la torture, cette pratique reste d’actualité dans deux pays sur trois. Avec cette tournée, nous voulons signaler aux États concernés que nous restons sur le qui-vive et que nous ne relâchons pas nos efforts.”, explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.
La campagne Stop Torture, lancée au niveau mondial en mai 2014, a mobilisé plus de deux millions de personnes à travers le monde. En Belgique, plus de 300 000 signatures ont été récoltées en faveur de victimes de tortures et de mauvais traitements, et remises aux ambassades des pays concernés. Durant ces deux années de campagne, de nombreux combats ont été remportés et plusieurs individus ont été libérés. C’est le cas notamment de Moses Akatugba, jeune Nigérian torturé et condamné à mort à 16 ans pour avoir prétendument volé téléphones portables et Mahmoud Hussein, 18 ans au moment de son arrestation, qui a passé plus de deux ans derrière les barreaux pour avoir porté un t-shirt évoquant une « nation sans torture ».
Par ailleurs, des progrès ont été réalisés dans les pays ciblés par Amnesty. En mars dernier, aux Philippines, une première condamnation, historique, a été prononcée en vertu de la loi contre la torture adoptée en 2009. Au Mexique, afin de respecter pleinement les normes internationales en la matière, un Protocole national d’enquête sur la torture et de la modification de la Procédure spéciale pour les examens médico-légaux a été mis en place.
“Si nous nous réjouissons de ces pas en avant, nous n’oublions pas que des victimes sont toujours derrière les barreaux sans que leurs allégations de torture ne soient prises en compte. C’est notamment le cas du Belgo-marocain Ali Aarass, qui continue de croupir dans sa cellule, au Maroc.