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La Mosquée Ulu de Brusa : merveille artistique d’antan !

La ville de Bursa (Brousse), au sud-est de la mer de Marmara, s’enroule autour des pentes du mont Uludag (mont Olympe de Mysie ), 2443 mètres. Cette cité tient son nom de son fondateur, le roi de Bithynie Prousias 1er. La ville de Bursa (en Français Brousse) tomba ensuite sous le joug romain au 1er siècle avant JC., puis Byzantin avant de devenir la première capitale de l’empire Ottoman. Surnommée la Bursa verte à cause de ses multiples jardins et parcs dominant une plaine verdoyante, elle est au cœur d’une importante région de production fruitière. La ville de Bursa est célèbre pour son commerce de soie, sa fabrique de serviettes et ses sources thermales.

La ville de Bursa est évangélisée par Saint André, l’apôtre de la Bithynie, elle était l’un des foyers du christianisme.

Ulu Cami, la Grande Mosquée, fut construite entre 1396 et 1400 par le sultan Yildirim Bayazit après la victoire de Nicopolis (Nigbolu). La mosquée, qui fut brûlée par Tamerlan en 1402 et endommagée par des incendies et par le tremblement de terre de 1855, fut restaurée plusieurs fois. Elle est composée d’une immense salle centrale mesurant 63 m de long sur 50 m de large. La caractéristique de cette mosquée est qu’elle ne possède pas une coupole centrale, mais 20 coupoles de même taille soutenues par 30 piliers. 18 des coupoles ont été reconstruites en 1855 après qu’elles se soient effondrées lors du tremblement de terre. Une fontaine d’ablutions (sadirvan) s’élève, de façon assez inhabituelle, à l’intérieur de la mosquée sous la plus haute coupole. De grandes inscriptions calligraphiques sur les piliers mentionnant les 99 noms d’Allah en écriture « divani » et « kufi », ainsi qu’un « minber » en noyer finement sculpté du XVe siècle, ornent la mosquée.

Il s’agit ici des escaliers que l’imam emprunte lors du prêche du vendredi et aussi pendant les jours de fêtes (Bayram ou encore l’Aid).

Pour en revenir à celui de la mosquée Ulu de Bursa, il s’agit ici d’une incroyable sculpture réalisée en noyer dur. Il n’y a aucun clou utilisé pour joindre l’énorme sculpture aux autres pièces composantes la structure. Les liaisons ont été réalisées par l’insertion de petites pièces géométriques qui ont permis l’uniformisation (la technique du kunderkari).

Cette sculpture digne d’un coup de rein aux règles artistiques de l’époque est signée par Amel-i el-hac Mehmed bin Abdilaziz bin ed-Dakiva. Il a réalisé la sculpture en 1376 en utilisant entre autres la technique de l’écriture en relief « Kufi ». Sur les différents flancs du « minber », il a eu l’intelligence d’inscrire « El-mulku ilahi » (lire « Allah est l’unique propriétaire »).

Le plus étonnant dans cette composition artistique est que le sculpteur Bin Ed Dakiva a travaillé un flanc du minber en composant le système solaire avec des formes géométriques arrondies.

A cette époque où le simple fait de prouver que la terre était ronde a couté la tête à quelques uns, le sculpteur musulman a tracé le croquis de tout le système solaire avec toutes les planètes et les séparant de manière correcte par rapport au distance impartie à chaque planète.

Erkan Ozdemir / La Manchette