Europe

L’après-coup d’état, un test crucial pour la Turquie, estiment les députés

Le respect de droits de l’homme et l’état de droit suite à la tentative de coup d’état va représenter un test crucial pour la démocratie en Turquie, ont estimé les députés de la commission des Affaires étrangères ce mardi. Suite à une mission d’observation dans le pays, les députés veulent suivre de près la situation.

« La Turquie a vécu un choc. Il semble que depuis 2013, l’activité du mouvement de M. Gülen était sous-estimée. Celui-ci s’est développé sur le modèle d’une alliance secrète » a déclaré le Président de la commission parlementaire Elmar Brok (PPE, DE).

Il a confirmé que durant sa visite en Turquie, la délégation a condamné la tentative de putsch, mais a souligné que « même avant le coup d’état, les évolutions en Turquie dans le domaine de la liberté d’opinion n’était déjà pas acceptables, et l’éloignent de l’UE ».

La rapporteure Kati Piri (S&D, NL) a appelé à ne pas sous-estimer le traumatisme porté à la société turque par la tentative de coup d’état, se référant au bombardement du Parlement, l’arrestation de journalistes et la mort de plus de 200 civils. Cependant, les autorités turques ont réagi avec entre autres « l’arrestation de milliers de personnes (…) qui n’était absolument pas liées à la tentative de putsch » a-t-elle déclaré. « L’état de droit, qui comprend l’accès à un avocat et le droit au jugement équitable, doit être respecté, et ce sera un test crucial pour la démocratie » a déclaré Mme Piri.

De nombreux députés ont déclaré que l’UE devrait suivre de plus près l’évolution de la situation des droits de l’homme et de l’état de droit en Turquie, certains invitant à clarifier si M. Gülen et son mouvement sont à l’origine du putsch.

Bien que certains députés ont estimé que “cette” Turquie ne saurait devenir membre de l’UE, d’autres ont appelé à ouvrir les chapitres de négociation 23 et 24 – en lien avec la justice, la liberté et la sécurité – afin de faciliter le dialogue avec la Turquie sur la démocratie.

De nombreux orateurs ont par ailleurs déclaré qu’en dépit de leur soutien à l’accord UE-Turquie sur l’immigration, le Parlement européen ne devrait donner son feu vert à la libéralisation des visas, qui fait partie de l’accord, que lorsque les 72 critères de référence auront été remplis.