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Le chef des Tartars de Crimée appellent les pays musulmans à soutenir sa communauté

AA/Genève

Le chef des Tartars de Crimée, Mustafa Abduldzhemil Dzhemilev Kirimoglu, a critiqué, vendredi, les pays musulmans pour n’avoir pas soutenu les musulmans de la péninsule criméenne contre des violations des droits de l’Homme.

« Les pays musulmans ne nous soutiennent pas autant que le font les pays occidentaux » a déploré Kirimoglu, dans des déclarations à Anadolu, à la suite d’une réunion du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDH), à Genève.

« Quelle solidarité islamique est-ce là ? » s’est interrogé le leader Tartar.

Kirimoglu est l’ancien président de l’organe représentant les Tartars de Crimée, « Mejlis » [Assemblée des Tatars de Crimée], et un membre du Parlement ukrainien.

D’après des groupes des droits de l’Homme, les Tartars ont subi de nombreuses discriminations depuis que la Russie a annexé la Crimée de l’Ukraine, en mars 2014.

Kirimoglu affirme qu’environ 100 000 personnes ont été déplacées depuis lors, et accuse la Russie de « tenter de changer la structure démographique en Crimée ».

La Russie a annexé la Crimée, anciennement sous tutelle de l’Ukraine, après un référendum organisé le 16 mars 2014, contesté et remis en question par l’Union européenne et les Etats-Unis.

Les Tatars de Crimée forment une population d’origine turque vivant, à l’origine, dans la péninsule de Crimée, mais aussi dans les républiques de l’ancienne Union soviétique, les Balkans et la Turquie.

En 1944, sous  Staline, le régime soviétique a déporté les Tatars de Crimée dans les camps de Sibérie et dans les pays turcophones d’Asie centrale, à l’époque sous l’autorité de l’Union soviétique. Leurs terres et leurs maisons ont été confisquées pour «haute trahison». Près de 300 mille Tatars de Crimée sont morts dans les trains de déportation.