Le retrait de l’immunité de 138 députés turcs sape la primauté du droit, estiment les députés
La décision du parlement turc de lever l’immunité contre les poursuites de 138 de ses membres a été critiquée par les députés mercredi. Dans un débat avec le commissaire européen à l’élargissement, Johannes Hahn, ils l’ont décrite comme une tentative du Président de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, de faire taire l’opposition et de renforcer ses pouvoirs. Cette décision porte atteinte à la primauté du droit et à la liberté d’expression et pourrait nuire aux relations UE-Turquie, ont-ils ajouté.
Le commissaire Hahn a souligné que l’Union européenne a démontré sa volonté de redynamiser son engagement avec la Turquie et l’a prouvée par un soutien politique et financier. Mais ce n’est pas une voie à sens unique et il y a des revers graves qui affectent la situation de l’état de droit et de la liberté d’expression en Turquie, a-t-il ajouté.
Les députés européens de tous les groupes politiques ont critiqué la décision du parlement turc d’ôter à 138 de ses membres, la plupart issus de l’opposition pro-kurde, leur immunité contre les poursuites. Ils ont appelé la Turquie à respecter la primauté du droit et la liberté d’expression et à protéger les droits des minorités.
Certains députés ont décrit la décision du parlement turc comme une tentative du Président Erdoğan de faire taire l’opposition, de changer la constitution et d’accroître les pouvoirs présidentiels, ce qui, selon eux, va à l’encontre de la responsabilité de la Turquie en matière d’adhésion à l’Union européenne pour assurer la stabilité des institutions.