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Les sans-papiers invitent le Secrétaire d’État pour Pâques : 3 rassemblements sont organisés ce vendredi

Ce vendredi 2 avril, l’Union des Sans-Papiers pour la Régularisation, organise 3 trois rassemblements de 50 personnes à Bruxelles : à 17h30, place de la Monnaie, place Sainte-Catherine et Gare centrale. Le collectif veut attirer l’attention du Secrétaire d’État à l’asile et la migration (Sammy Mahdi, CD&V) pour qu’il accepte de leur rendre visite. Une nouvelle invitation lui a en effet été envoyée. Les travailleurs et travailleuses sans-papiers lui proposent la date symbolique de ce dimanche de Pâques, à l’église du Béguinage qu’ils occupent depuis plus de 2 mois.

Tarik C., un des porte-parole du mouvement, relance l’invitation à Sammy Mahdi : « Cela fait deux mois que nous occupons l’église du Béguinage, ainsi que des locaux à l’ULB, la VUB et depuis peu au Théâtre National. Depuis le début, nous invitons le Secrétaire d’État à nous rendre visite afin qu’il puisse entendre nos témoignages de lui-même. Il a laissé entendre dans la presse qu’il était en contact avec nous, mais ce n’est pas vrai. De plus, lorsqu’il s’exprime publiquement à notre sujet, il sous-entend que notre présence ne serait pas légitime, que nous aurions des possibilités légales pour régulariser notre situation, ou que nos demandes seraient irréalistes. De toute évidence, il ne connaît ni notre situation, ni nos propositions. C’est pourquoi nous voulions relancer notre invitation, avec un courrier, mais aussi avec 3 rassemblements dans le centre de Bruxelles. Le dimanche de Pâques, à l’église du Béguinage, pourrait être un moment propice pour plus d’écoute, de partage et pour un nouveau départ. Mais il est le bienvenu à tout moment. »

Tarik C. poursuit en expliquant la situation des sans-papiers : « Ces occupations et ces manifestations sont pour nous le seul moyen de mettre en évidence notre situation et d’interpeller le monde politique afin qu’il nous donne le droit de vivre dignement. Nous sommes ici depuis de nombreuses années en Belgique. Beaucoup d’entre nous sont les seuls de leur famille à demeurer sans-papier. Certains d’entre nous sont même nés ici… Nous élevons nos enfants, nous participons à la vie des quartiers et nous participons pleinement à l’économie, dans des secteurs importants, comme la construction de stations de métros, la vente et l’alimentation, le nettoyage des bureaux et des bâtiments publics, le soin aux personnes âgées ou aux enfants. Mais nous n’avons pas de droits, on est condamnés à l’exploitation et la misère, pour quelques euros de l’heure et sans aucune protection sociale ou juridique. Le tout en risquant la détention et l’expulsion forcée. Nous sommes à bout ! »

Tarik C. conclut en expliquant les revendications du mouvement : « En Belgique, les dispositions qui nous permettraient d’être régularisés ne sont pas définies dans la loi. C’est donc l’arbitraire qui règne, en fonction du climat politique. Nous sommes désormais entre 100 milles et 150 milles dans cette situation administrative inhumaine. C’est pourquoi nous demandons, tout comme le reste de la société civile et les syndicats, que la loi évolue. Afin qu’elle définisse des critères objectifs et permanents, basés sur l’ancrage et le travail notamment. Et afin que les demandes soient évaluées par une commission indépendante. C’est devenu une nécessité pour nous et une question d’intérêt général, pour la santé publique mais aussi pour la sécurité sociale et contre le dumping social. »