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Maroc : Manifestation contre la loi incriminant les non-jeuneurs qui mangent en public

AA / Rabat / Mohammed Tahiri

Des activistes marocains ont manifesté, samedi soir, à Rabat, pour réclamer «l’abrogation de la loi pénalisant les non-jeûneurs qui mangent en public pendant la journée du ramadan, le respect de la liberté de conscience et l’inscription de la laïcité dans la Constitution».

Les manifestants ont scandé des slogans appelant à annuler l’article 222 du Code pénal marocain qui punit les personnes qui mangent pendant le ramadan dans les lieux publics, le qualifiant de «rétrograde».

Ils ont également appelé à revoir les sentences prononcées, récemment, à l’encontre de certains non-jeûneurs, considérant ces procès comme des «procès religieux».

Le membre du «Mouvement progressiste pour une société libre» (ONG), Abderrahim Ido Saleh, a estimé que l’article 222 «restreint la liberté de penser et de conscience et sert de prétexte au terrorisme de la rue».

Il a, ainsi, appelé à «respecter les traités internationaux qui garantissent les libertés individuelles et à inscrire la laïcité dans la Constitution».

L’article 222 du Code pénal marocain dispose que : «Celui qui, notoirement connu pour son appartenance à la religion musulmane, mange ostensiblement dans un lieu public pendant le temps du Ramadan, sans motif religieux, est passible d’une peine de prison allant d’un à six mois, ainsi que d’une amende entre 12 et 120 dirhams».

Deux jeunes Marocains ont été condamnés le 16 juin dernier à deux mois de prison avec sursis et une amende pour avoir bu de l’eau en public pendant la journée du ramadan.