Migration: les députés européens soutiennent la coopération avec l’Afrique
Une majorité de députés a salué les projets de renforcement de la coopération avec les pays tiers, notamment en Afrique, en y augmentant les investissements publics et privés pour soutenir le développement social et économique et ralentir les flux migratoires. Mais beaucoup de députés ont également mis en garde contre la réplication de l’accord conclu entre l’UE et la Turquie lors d’un débat mardi sur la proposition d’un nouveau « cadre de partenariat avec les pays tiers ».
Le débat a eu lieu avec le premier vice-président de la Commission, Frans Timmermans, et la chef de la politique étrangère, Federica Mogherini, alors que ces derniers venaient présenter leur proposition d’un nouveau « cadre de partenariat avec les pays tiers ».
Les projets de la Commission pour établir des « compacts » sur mesure avec certains pays – la Jordanie et le Liban dans une première phase, puis le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Mali et l’Éthiopie, ainsi qu’avec la Tunisie et la Libye – afin d’améliorer les contrôles aux frontières, d’augmenter les retours et d’améliorer les conditions de vie des migrants et réfugiés. Ces partenariats stratégiques devraient récompenser les pays prêts à coopérer avec l’UE tout en pénalisant ceux qui s’y refusent, précise l’exécutif européen.
Présentation de la proposition de cadre sur les aspects externes de l’agenda européen en matière de migrations
Déclaration de Frans TIMMERMANS, premier vice-président de la Commission européenne
Déclaration de Federica MOGHERINI, haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la sécurité
Manfred WEBER (PPE, DE) a soutenu l’idée d’étendre à l’Afrique un plan d’investissement semblable au « plan Juncker » et a approuvé celle de pénaliser les pays non désireux de coopérer.
Gianna PITTELLA (S&D, IT) a appelé à un véritable partenariat mondial avec l’Afrique, non limité à la migration, et a souligné les nombreux défis communs auxquels les deux continents sont confrontés.
Helga STEVENS (ECR, BE) a soutenu l’offre d’un soutien financier à l’Afrique, mais a insisté sur les contrôles forts aux frontières, la lutte contre les passeurs et le retour efficace des migrants non autorisés à séjourner en Europe.
Guy VERHOFSTADT (ADLE, NL) s’est positionné contre la duplication avec d’autres pays tiers de l’accord conclu avec la Turquie. L’argent en échange du contrôle de la migration « n’est pas la voie à suivre », a-t-il dit.
Barbara SPINELLI (GUE/NGL, IT) a critiqué l’idée de lier la coopération économique au contrôle des frontières et aux réadmissions efficaces comme « s’alignant avec l’extrême droite ».
Judith SARGENTINI (Verts/ALE, NL) s’est dite opposée à répéter les mêmes erreurs qu’avec l’accord UE-Turquie, comme utiliser l’argent pour renforcer la « forteresse Europe » au lieu de réduire la pauvreté et de lutter contre les inégalités.
Rolandas PAKSAS (EFDD, LT) a déclaré qu’un plan visant à « acheter les pays africains pour arrêter les flux migratoires » était « non durable ».
Harald VILIMSKY (ENL, AT) a blâmé les grands constructeurs automobiles allemands d’avoir applaudi le printemps arabe fournissant une main-d’œuvre peu onéreuse.